Bénin – Affaire Cnss : le Pcb clarifie et met en garde le gouvernement Talon

Telle une réponse du berger à la bergère, le parti Communiste du Bénin (PCB) a répondu ce vendredi 10 novembre 2017 aux accusations formulées par le gouvernement Talon, à l’encontre de Laurent Mètongnon, ancien président du Conseil d’administration de la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss).

Ceci fait suite aux polémiques autour des poursuites engagées à l’encontre de Laurent Mètongnon, soupçonné d’avoir perçu entre 2014 et 2015, avec le Directeur général de la CNSS, Célestin Ahonon et le Directeur financier, Moussa Jérémie Moral, des commissions occultes dans l’exercice de leur fonction. Il s’agit d’une affaire dite de placement hasardeux des fonds de la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss) à la Banque internationale du Bénin (Bibe).

Les clarifications du PCB…

A la faveur d’une conférence de presse animée au siège du PCB, Philippe Noudjenoumè, premier secrétaire du PCB lève un coin de voile sur le contexte dans lequel cette affaire est soulevée. « Laurent Mètongnon est un acteur de proue tant dans le mouvement syndical, le mouvement pour la bonne gouvernance et du font pour un sursaut patriotique (FSP). Il est de ceux qui , dès le départ, ont sonné l’alerte contre un gouvernement avec des pilleurs bien connus ». Selon lui, il a fait la critique sérieuse et nette du premier projet de budget du pouvoir de Talon dont on connait aujourd’hui avec sa réduction en catimini de plus de tiers , il a fait la critique des marchés gré à gré montrant la gloutonnerie du pouvoir actuelle.

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« La condamnation de Laurent Mètongnon ? Plus encore et c’est là que c’est pitoyable » a-t-il affirmé avant de s’interroger «  qu’est ce qui oblige le ministre des finances à devoir intervenir sur un dossier dont on dit qu’il est désormais aux mains de la justice par le garde des sceaux ? Si ce n’est sur injonction du nouveau César Patrice Talon ? Et essayer de répondre aux nombreuses protestations contre la décision gouvernementale ? ».

Aussi, a-t-il rappelé les propos du ministre des finances, Romuald Wadagni selon lesquels « l’organisation des opérations de placement exige que la direction générale et le conseil d’administration et son président valide » avant de répliquer : « c’est la direction générale qui a l’initiative de placement de l’argent dans les institutions bancaires ». A l’en croire, au sein du conseil d’administration, toutes les voix s’équivalent sans prépondérance de celle du président et en examinant toutes les décisions d’autorisation de placement  prises par le conseil d’administration, on voit la signature de tous les administrateurs présents.

Le PCB dénonce la mauvaise foi du gouvernement…

« Et pourquoi dans le cas d’espèce, on ne parle au sein du conseil d’administration que de Laurent Mètongon et non des autres ? Pourquoi la décision du conseil des ministres ne mentionne que le président du conseil administration on omettant les autres membres qui ont tous, et dans tous les cas, apposé leur signature à toutes ces décisions » a-t-il fustigé.  Aussi, s’insurge-t-il contre les preuves de perception par Laurent Mètongnon des rétro-commissions pour laquelle, «  on passe directement à la culpabilité d’un individu, Laurent Mètongnon » .

Il s’agit pour lui, d’une provocation politique et d’une incrimination d’opinion politique, d’un coup monté de toutes pièces afin de faire oublier les dossiers de pillages dans lesquels sont trempés les Olivier Boko dans le dossier machine agricoles, Sacca Lafia (dossier Maria gléta) , Pascal Koupaki (dossier ICC Service), Barnabé Dassigli (Dossier mafia domaniale) et Patrice Talon lui même dans le dossier SODECO – PVI sans compter tous les pillages actuels de la Cnss, les domaines privés de l’Etat, le scandale Safran, OFMAS etc…

« Le système fait montre d’une extrême faiblesse qui ne peut rester qu’à force de brutalité et de terreur  » a t-il martelé. Aussi, ajoute t-il  « le pouvoir de Talon manque de toute rationalité d’où sa rage»

Pour rappel, l’information sur la poursuite de Laurent Mètongnon a été dévoilée par le conseil des ministres du jeudi 02 novembre 2017. Le gouvernement Talon a donc instruit le Garde des sceaux, Ministre de la justice et de la législation à l’effet d’engager des poursuites à l’encontre des dirigeants de la Cnss qui auraient tenu des actes de gestion frauduleuse.

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