Candide Azannai: « n’importe qui ne devrait pas représenter le peuple »

La gouvernance à la base est actuellement en difficulté eu égard aux destitutions tous azimuts que nous observons ces derniers temps. Cette situation qui n’est pas à l’avantage du développement à la base serait dûe à la faiblesse des textes sur la décentralisation.

En tout cas, lors du lancement ce Lundi 27 Novembre 2017 du livre ‘’La destitution des maires au Bénin : une pratique à géométrie variable ? Le cas de la suspension et révocation du maire de Cotonou Léhady Soglo’’ écrit par le spécialiste en gouvernance locale, Claude Djankaki;  l’ancien ministre de la défense, Candide Azannai est revenu sur la notion de la tutelle pesante. Selon lui, « la tutelle pesante » à laquelle l’exercice du pouvoir à la base est soumise n’est pas de nature à permettre le développement local et cette faiblesse des textes de la décentralisation est due à la qualité des députés que nous avons habitude à envoyer au parlement.

« le 28 juillet 2017, la tutelle-pesante a pesé 20 ans jour pour jour. C’est pour aussi dire que tout dépend de la qualité des parlementaires que vous envoyez à l’Assemblée. N’importe qui ne devrait pas représenter le peuple… Le combat pour défendre le peuple, c’est le combat des valeurs et des principes. Ce n’est pas le combat de quelques petits sous. Ce n’est pas le combat du ventre et de la peur » a indiqué le ministre Candide Azannai.

Le ministre Candide Azannai précise qu’il avait sonné en son temps l’alerte mais les gens ne l’avaient suivi. Il avait mis le doigt sur le risque que coure le développement à la base avec la manière dont la tutelle est organisée.

« J’étais député. On avait débattu de cette loi (l’une des lois sur la décentralisation). J’étais dans la commission des lois. Je n’ai pas été satisfait des travaux en commission. Et en plénière, j’avais pris la parole. Et j’ai vu l’auteur reprendre un extrait très important de mon intervention le 28 juillet 1997. Je dénonçais ce que j’appelais la tutelle-pesante qui peut être dangereuse à l’exercice de la démocratie ou du pouvoir à la base. J’avais utilisé l’expression tutelle-pesante. Beaucoup ne me comprenaient pas en ce moment » a t-il précisé.

Se référant sans doute à la situation au niveau de la Mairie de Cotonou où le Maire élu sur la base d’un programme par la population a dû faire les frais d’un autre élu qui avait une autre vision de développement.

« Lorsqu’un maire, un conseiller local a une liste et que les populations élisent cette liste… Mais plus tard, on élit un président avec un autre discours. Les populations ont élu deux responsables. Un responsable sous un programme local. Un responsable sous un programme national. Dans la mise en œuvre de ces deux programmes, si je suis socialiste, j’ai été élu sur une liste locale socialiste et que l’autre est capitaliste profiteur et il a été élu sur une liste capitaliste profiteur, et je dois exercer le mandat local et que l’autre veut exercer un autre mandat, qu’est-ce -qu’il faudra faire? Toute la problématique est là » expose le ministre Candide Azannai comme pour relancer le débat mais avec qui? avec quelle qualité de députés? à cette interrogation, il estime que la solution est aussi du côté du peuple.

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