Crise au Togo : Tikpi Atchadam ravive la flamme de la contestation

Le dégel de la crise socio politique qui secoue le Togo semble ne pas être pour bientôt. Pour cause, les manifestations organisées par la coalition des 14 partis de l’opposition togolaise depuis août 2017 n’ont pas pu créer un réel dialogue entre l’opposition et le pouvoir en place afin d’endiguer la crise qui secoue le pays depuis bientôt quatre mois.

Alors que plusieurs centaines de togolais, apeurés ont déjà fui vers les pays voisins, la fin des affrontements n’est pas pour bientôt. Pour cause, le Président du parti national Panafricain, Tikpi Atchadam depuis son maquis, ravive la flamme de la contestation populaire en envoyant un message au peuple. Il s’agit d’un message dans lequel il décrit les secrets de la victoire prochaine du peuple togolais.

Tikpi Atchadam encourage la contestation…

« Chers compatriotes, vaillant peuple en lutte pour la liberté, la justice et la prospérité pour tous, je vous salue. Malgré que l’environnement extrêmement hostile, fait de violations quotidiennes et flagrantes des droits de l’homme les plus élémentaires, vous êtes restés debout » a-t-il adressé à l’endroit des manifestants. Pour lui, le monde entier est tombé sous la séduction de la détermination des manifestants.

Il s’agit selon lui d’une détermination partagée bien sûr avec la diaspora togolaise et africaine de par le monde, « qu’il nous soit permis de renouveler nos condoléances les plus sincères aux familles et à la mère Togo pour les patriotes connus ou anonymes tombés au cours de cette lutte destinée à la libération de notre pays de cette minorité qui vit de notre sang et se réjouit de notre misère et de nos souffrances » a t-il expliqué. À l’en croire dans son message, cette lutte vise à ouvrir la porte de l’espoir pour qu’enfin advienne l’égalité de chances entre citoyens togolais sans distinction aucune.

« Aux blessés, nous souhaitons un prompt et définitif rétablissement. Nous apportons notre soutien indéfectible à tous les détenus de l’arbitraire » a-t-il lancé avant de rappeler que l’appropriation de la lutte par le peuple tout entier, a sans nul doute donné une dimension nouvelle et changé d’échelle à « notre » combat qui ne demande qu’à être conclu. « Aujourd’hui, la cause du Togo est une cause mondialement entendue » fait-il savoir.

Tikpi Atchadam compte sur les comités de soutien africains

À travers son message, on est tenté de croire qu’il compte ardemment sur les comités de soutien au peuple togolais qui commencent par se constituer. C’est pourquoi, l’homme n’a ménagé aucun effort pour annoncer qu’après le comité Sénégal soutien au peuple togolais (CSSPT) créé et animé par des citoyens sénégalais, qu’il faudra s’attendre à un foisonnement de comités de soutien au peuple togolais partout sur le continent africain.

« Ne soyez donc pas surpris de voir très prochainement et dans plusieurs pays africains des manifestations organisées par les nationaux de ces pays frères pour exiger la libération totale du Togo » a-t-il précisé avant d’anticiper sur l’avenir de la lutte au Togo : « le pouvoir bourgeois du Togo leur dira : Vous n’êtes pas togolais. Les manifestants répondront nous sommes africains ».  Aussi, ajoute t-il « Aux amis de l’Afrique le pouvoir dira : Vous, vous n’êtes pas africains. Ils répondront : Nous défendons chez nous et partout dans le monde les mêmes valeurs pour lesquelles se battent les togolais aujourd’hui : liberté, démocratie, justice, y compris justice sociale ».

La fin n’est pas pour bientôt… 

Dans son message envoyé aux manifestants, Tikpi Atchadam n’a pas tari de mots pour inviter ces derniers à continuer la lutte. À l’en croire, si le pouvoir pense que le mouvement en cours va s’arrêter pour un retour à la case départ, ils se trompent lamentablement. « Un tel mouvement a toutes les chances pour non seulement durer dans le temps mais aussi de s’étendre dans l’espace » a-t-il écrit. Selon lui, tout se passe comme si l’avènement produisait par lui-même ses propres témoins ici, ailleurs et demain.

Il soutient aussi les manifestants blessés et recherchés par l’armée : « Nous sommes parfaitement conscients de la situation sur le terrain, notamment dans le centre et dans le nord du pays. ». L’homme se dit conscient que l’opinion nationale et internationale sait que les togolais vivent en brousse avec des blessés qu’ils ne peuvent pas conduire dans les centres de santé. Aussi, déplore t-il le fait que les villes et les villages soient assiégés par les militaires qui passent de localité en localité pour exhiber les photos de jeunes filles et garçons recherchés par l’armée.

Tikpi Atchadam et Jean-Pierre Fabre, même combat

Le Président du parti national Panafricain, Tikpi Atchadam n’est pas le seul à encourager la lutte. En guise de soutien, au lendemain des manifestations, Jean-Pierre Fabre, chef de file de l’opposition togolaise avait promis dans un communiqué ne pas rester inactif si le pouvoir persistait dans sa volonté d’empêcher la manifestation de ses camarades du PNP, dont il partage les revendications.

« Je demande au peuple togolais, sur toute l’étendue du territoire national, de continuer la mobilisation sans faiblir. Je vois les signes de la fin de ce régime et je dis simplement que nous ne pouvons pas accepter que le régime recherche par tous les moyens des subterfuges pour échapper à la mise en œuvre des réformes auxquelles il s’est engagé dans l’accord politique global » a-t-il martelé dans un communiqué de soutien aux manifestations.

Des manifestations explosives

Tout à commencer par des manifestations simultanées organisées au Togo le week-end du 19 au 20 août 2017 par un parti de l’opposition dans plusieurs villes du pays qui ont tourné à un affrontement avec les forces de l’ordre. Toutefois, cet épisode a ouvert une page d’organisation de manifestation hebdomadaire qui s’est potentiellement révéler explosive pour une opposition habituée aux batailles de leadership en son sein.

En effet, l’opposition togolaise réclame depuis dix ans que la Constitution, modifiée en 2002, soit révisée, notamment afin d’y réintroduire une limitation des mandats (dix ans au plus). Elle exige également un mode de scrutin à deux tours, une recomposition de la Cour constitutionnelle et de la commission électorale nationale indépendante (Ceni)

Pour rappel, le président Faure Gnassingbé a succédé à son père qui a dirigé le Togo d’une main de fer pendant 38 ans à la présidentielle de 2005 avec l’appui de l’armée. Une succession émaillée de violences. Il a été réélu en 2010 et en 2015 lors de scrutins très contestés par l’opposition.

Les commentaires sont fermés.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accepter En savoir plus