Dialogue dans la crise togolaise : « que les gens oublient ces histoires de préalables », Yark Damehame

Des préalables avant toutes formes  de discussions. L’opposition togolaise avait attiré l’attention du président de l’Union Africaine Alpha Condé, qui les avait reçu la semaine dernière à Paris, sur un certains nombre de points à respecter avant tout dialogue officielle.

La coalition avait fait une longue liste de revendications dont, la libération des personnes détenues dans le cadre des manifestations ; les imams de Sokodé et Bafilo ; les responsables d’organisation de la société civile, notamment Nubueké ; dans le cadre des affaires des incendies des marchés, la levée de l’état de siège de fait et de l’interdiction de manifester dans les villes de Mango, Bafilo et Sokodé, le retour de l’armée dans les casernes, la libre circulation des responsables et des militants de l’opposition sur l’ensemble du territoire national, la sécurité des responsables de l’opposition.

Et bien rien ne va leur être accordé. Le ministre de la sécurité, le Colonel Yark Damehame est intervenu dans le cadre d’une conférence de presse pour clairement signifier aux opposants qu’attendre la satisfaction de préalables avant de dialoguer est peine perdue.

« Je ne suis pas politicien, mais que les gens oublient ces histoires de préalables. Ils disent, si on ne fait pas ça, on ne va pas discuter. Le dialogue, c’est un rendez-vous de donner et de recevoir. Mais, quand on dit nous : c’est ça ou rien, alors là c’est grave. Ce n’est pas responsable. Ils disent, si on ne fait pas ça, nous, nous n’allons pas négocier. Bon, on va tous camper sur nos positions et on va voir si c’est une bonne chose », a martelé le ministre.

Yark Damehame n’en est pas resté à cette simple déclaration. Il a ajouté avoir «…lu quelque part qu’on demande la libération des détenus dans l’affaire des incendies des deux marchés. J’ai peur pour certains. (…) Vous croyez qu’on peut détenir quelqu’un pendant 3 ans sans qu’il y ait des éléments de preuve ? Ils ont des avocats qui ont connaissance de leurs dossiers. Ce n’est pas la peine de sortir et tromper le peuple que ces détenus n’ont rien fait. Nous avons eu le même cas dans l’affaire Kpatcha. Les gens ont crié que c’est un règlement de compte. Mais au jugement, les gens étaient ébahis. Le jour où on va juger ceux qui sont détenus dans l’affaire des incendies des marchés, j’ai peur que certains prennent leur place toute suite après le jugement ».

Le dialogue au Togo semble devenir une utopie car si la coalition trouve que c’est seulement après satisfaction de ces préalables qu’elle ira à la table de négociation et que le gouvernement n’entend pas donner suite à ces revendications, on risque d’assister pendant encore longtemps à cette crise qui dure depuis des mois dans le pays.

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