Grève dans la santé : Des morts dans l’indifférence

Les acteurs du secteur de la santé au Bénin sont depuis ce mardi 26 septembre 2017 en mouvement de débrayage de soixante-douze heures (72) pour exiger la satisfaction de leurs revendications. Mais de sources proches du gouvernement Talon, les dirigeants ne seraient toujours pas prêts à entamer une quelconque négociation avec ces syndicalistes aujourd’hui en colère alors que des patients y perdent leurs vies.

Les différents services des hôpitaux et centres de santé du Bénin tournent au ralenti depuis ce mardi 26 septembre pour raison du mouvement de débrayage lancé par le collectif des syndicats du secteur de la santé.

Après donc la grève d’avertissement de quarante-huit heures (48h) pour attirer l’attention des autorités sur leurs revendications qui concernent surtout leur implication dans les différentes réformes engagées par le régime Talon, ces acteurs de la santé ont encore abandonné leurs blousons pour exiger l’appel à la table de négociation avec le gouvernement en place.

Qu’il vous souvienne que les syndicats du secteur de la santé revendiquaient entre autre la mise à leur disposition du rapport Tchobli sur les réformes en vue dans le secteur, leur l’implication dans le processus et surtout la reprise des négociations quant à leurs revendications qui datent depuis décembre 2016.

Face donc à la pression de ces syndicalistes, le gouvernement Talon, voulant les satisfaire, leur avait déposé ledit rapport.

Mais à la grande surprise, les mêmes partenaires sociaux ont relancé des mouvements de grèves, cette fois-ci, de 72h par tacite reconductible avec durcissement de ton dans la troisième semaine de grève.

Des explications du représentant des syndicats de la santé, Adolphe Oussou, « le gouvernement a semblé leur balancer le rapport sans pouvoir montrer sa disponibilité à aller à la table de négociation pour une entente ».

« Dans n’importe quel pays et dans tous les principes, si vous laissez les partenaires sociaux déclencher la grève, vous les appelez à la table de négociation qui aboutit sur un protocole d’accord entre les deux parties », signale Adolphe Oussou qui s’inquiète aujourd’hui du sort qui sera réservé à leurs amendements et observations après lecture dudit rapport à eux déposé.

Suivant donc les déclarations de ce syndicaliste, le gouvernement n’entend plus les écouter car, révèle-t-il, « l’affermage des hôpitaux ne concerne plus seulement les quelques uns préalablement cités mais plutôt tous les hôpitaux du pays et leur processus serait déjà enclenché alors même qu’aucun accord n’est jusque-là trouvé autour des points évoqués dans le rapport de la commission ».

Face donc à cette situation, ce qu’il convient désormais d’appeler un bras de fer entre les partenaires sociaux du secteur de la santé et le gouvernement, ce sont les populations, les milliers de patients qui ont besoin du minimum sanitaire pour survivre qui payent les frais.

Déjà, des familles perdent leurs parents pour cette grève déclenchée depuis ce mardi.

Et ceci, dans l’indifférence non seulement des autorités du pays mais également des acteurs du secteur de la santé.

Pourquoi le gouvernement ne pourra donc pas accepter aller en négociation afin de trouver un terrain d’entente pour limiter la mort de ces centaines de patients ?

De sources proches du régime et du ministère de la santé, l’on apprend que

« le gouvernement Talon aurait décidé de leur accorder le temps de la lecture et de l’analyse du rapport à eux déposé avant de convoquer une quelconque rencontre ».

Si c’est donc le cas, il urge que les deux parties fassent des concessions afin de précipiter une telle rencontre de négociation au grand bonheur des populations béninoises qui payent, à chaque fois, le lourd tribut.

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