Roch Kaboré : « la question de création d’une nouvelle monnaie est une urgence pour nous »

Le président burkinabè Roch Kaboré s’est prononcé ce dimanche 05 novembre 2017 sur l’épineuse question du Franc CFA, monnaie commune utilisée par 15 pays francophones d’Afrique de l’ouest et du centre avec en moyenne 155 millions d’habitants. Ce dernier, dans une interview accordée aux journalistes de TV5 Monde, RFI et Le Monde à Ouagadougou,  n’a pas tari de mots pour afficher son soutien indéfectible pour la création prochaine d’une monnaie commune aux pays d’Afrique de l’ouest.

« Nous pouvons tout à fait changer les règles du jeu » a martelé Roch Kaboré pour qui, l’heure est venue de faire évoluer le débat et d’abondoner les vieux arguments du colonisé qui sonnent aujourd’hui comme de la rhétorique. A l’en croire, « la question de création d’une nouvelle monnaie est d’une urgence pour nous » et il appartient aux africains de décider que sa conception technique soit dans un arrimage à l’euro ou autre. « Très prochainement nous pourrons créer notre monnaie. (…) Au niveau de la Cedeao, nous avons engagé un processus pour mettre en place une monnaie » a-t-il confié sans langue de bois aux journalistes de TV5 Monde, RFI et Le Monde à Ouagadougou.

Aussi, n’a-t-il ménagé aucun effort pour inviter la jeunesse africaine à poser les bonnes questions à la France à l’occasion de la tournée africaine du président français Emmanuel Macron qui, pour rappel, sera fin novembre 2017 à Ouagadougou.

Retour sur la lutte anti CFA

Le débat sur le Franc CFA, monnaie commune utilisée par 15 pays francophones d’Afrique de l’ouest et du centre (155 millions d’habitants), liée à l’euro par un système de parité fixe fait polémique en Afrique et dans le monde. En effet, en mettant feu à un billet de 5 000 FCFA lors d’un rassemblement le 19 août 2017 à Dakar, le polémiste Kémi Séba a relancé un débat brûlant. Même si après son arrestation, le Franco-Béninois, très controversé et proche de certains membres de l’extrême droite française, a finalement été relaxé mardi 29 août 2017 par la justice sénégalaise, ce geste a suscité une avalanche de réactions sur le CFA, la dernière monnaie coloniale encore utilisée dans le monde. Pour plusieurs économistes, il s’agit d’une monnaie considérée comme un facteur de stabilité par ses défenseurs, et jugée par ses détracteurs comme un frein au développement des pays aux économies fragiles.

Précisons qu’au cours de son entretien,  le président burkibabé Roch Kaboré a souhaité l’extradition au Burkina Faso de François Compaoré, le frère cadet de l’ancien président, interpellé la semaine dernière puis remis en liberté sous contrôle administratif en France.

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