Affaire cnss : l’odhp dénonce l’irruption du préfet Modeste Toboula au tribunal

Le préfet du département du Littoral, Modeste Toboula avait fait son apparition ce Mardi 19 Décembre 2017 au tribunal de première instance de première classe de Cotonou lors du procès de l’ex président du conseil d’administration de la Cnss et de ses co-accusés dans un dossier dit de placement hasardeux des fonds de la Cnss.

Sur les lieux, le préfet Modeste Toboula à en croire les commentaires sur les réseaux sociaux, aurait demandé aux forces de sécurité de tirer sur les manifestants venus soutenir les accusés. Une présence que dénonce d’ailleurs l’organisation pour la défense des droits de l’homme et des peuples (odhp).

En effet, à travers un communiqué de presse, l’odhp dénonce l’irruption du préfet Modeste Toboula au tribunal accompagné d’une horde de policiers pour réprimer les jeunes venus soutenir les accusés et scandant des chants hostiles au pouvoir Talon.  L’odhp à travers son communiqué de presse dénonce cette irruption qu’elle qualifie d’une violation des droits de l’homme. Lire ci-dessous le contenu du communiqué de l’odhp.

Communiqué de presse de l’odhp :

L’irruption du Préfet Toboula au tribunal de Cotonou est inadmissible !
Lors du procès ouvert le mardi 19 Décembre 2017 dans le dossier fabriqué contre Laurent Mètongnon (Dossier dit Affaire CNSS/BIBE), on a assisté à des scènes insolites et jamais vues dans notre pays. De quoi s’agit-il ?

Pendant que se déroulait le procès, le Préfet Toboula fait son apparition au tribunal avec une horde de policiers à la surprise générale des magistrats, avocats, agents et autres usagers du tribunal. Il se fait siffler et huer. Les jeunes venus nombreux pour soutenir les détenus politiques et exprimer leur mécontentement contre la justice instrumentalisée sont indignés. Déjà tôt le matin la salle d’audience où devait se dérouler le procès a été assiégée par un détachement de policiers et de gendarmes. L’accès était interdit et l’on croirait avoir affaire à une cour martiale.

Plus tard, ce Préfet a eu des altercations avec Léonce Houngbadji du FSP qu’il n’a pas manqué d’invectiver et de menacer. On le verra sortir du tribunal pour aller ordonner aux agents en uniforme de réprimer les jeunes protestataires qui ne faisaient que scander des slogans hostiles au pouvoir. Cela entraîne des jets de grenades lacrymogènes et d’eau sur les jeunes qui ripostent par des jets de pierre. Il eut des blessés. Cela n’a pas suffi. Toboula fait arrêter 4 jeunes garçons qui sont conduits au Commissariat central de Cotonou.

Toujours dans son zèle contre la jeunesse qui proteste, il revient au tribunal donnant des ordres dans tous les sens et perturbant même des audiences qui se déroulaient. L’indignation était palpable dans les visages. Des magistrats n’ont pu retenir de s’écrier « c’est quoi encore tout ça ! » Le Préfet sillonnait le tribunal dans tous les sens jusqu’à faire arrêter Assè André. Les jeunes arrêtés cette journée seront tous libérés dans la soirée.
Ainsi donc, après les violations des droits des détenus politiques par les magistrats à ordre dont le Procureur Togbonon : refus d’accéder à leur demande que le juge à ordre Azo Rodolphe se déporte (sa proximité avec le pouvoir étant trop flagrant, non-lieu dans le dossier PPEA2…); refus de prendre en compte l’exception d’inconstitutionnalité provoquée par les juges et soulevée par les avocats de la défense, etc., c’est Toboula qui est mis en scène par le pouvoir.

Car à la vérité, le Préfet n’a rien à voir au tribunal. C’est stupéfiant de voir une telle intrusion d’un préfet au tribunal. Plus de considération pour la Justice de la part du gouvernement et de ses membres. Talon et son préfet Toboula vassalisent toutes les institutions, y compris la Justice.

C’est inadmissible et tout le monde peut constater le caractère éminemment politique de ce dossier fabriqué de toutes pièces contre Laurent Mètongnon et autres Adégoké, Youssao et consorts. Il se comprend mieux pourquoi les juges démarchés s’érigent en tortionnaires violant toutes règles de procédure et dispositions de la Constitution, renvoyant le procès au 30 janvier 2018 et maintenant ainsi arbitrairement les détenus politiques en prison.

Après ses exactions, le Préfet fait dans la même journée un point de presse tendant à dire que les citoyens n’auraient pas le droit de venir nombreux soutenir un prévenu à un procès. Il oublie que la justice est dite au nom du peuple et que les citoyens n’ont besoin d’aucune autorisation préalable de qui que ce soit pour venir au tribunal. Tous les arguments du préfet contre la jeunesse ne sont que mensonge, intimidation et atteinte aux libertés.

Halte à l’arbitraire du pouvoir de Talon !
Halte à la mise de la justice aux bottes du pouvoir !
Liberté à Laurent Mètongnon et ses co-accusés.

Cotonou, le 20 Décembre 2017

Le Bureau Exécutif National

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