Bénin : une nouvelle Charte qui fera disparaître tous les partis politiques

Une proposition de loi portant Charte des partis politiques est depuis quelques jours en études à l’Assemblée Nationale béninoise. Si cette proposition de loi vise à opérer de profondes réformes dans le paysage politique béninois, elle aura sans doute le mérite de faire disparaître, et sans exception aucune, tous les partis politiques du pays. En effet, selon les dispositions de la nouvelle Charte, encore en étude, le Bénin disposera désormais des formations politiques à représentativité nationale.

Bien avant les indépendances, le paysage politique béninois est caractérisé par des partis politiques régionalistes. Cette tendance jalousement entretenue par les acteurs politiques après les indépendances a connu quelques années d’interruption sous le régime révolutionnaire du Mathieu Kérékou avant de prendre de plus bel dans les années 1990 après la conférence nationale des forces vives de la nation. En 2016, on dénombre dans le pays plus de 150 partis politiques malgré la réglementation introduite par la loi n°2001-21 du 21 février 2003 portant Charte des partis politiques en République du Bénin.

L’article 15 de ladite loi dispose : « le nombre des membres fondateurs d’un parti politique ne doit pas être inférieur à dix (10) par département ». Avec cette disposition, il suffit juste d’avoir 120 militants répartis dans les 12 départements du pays pour créer un parti politique. Une disposition corsée par dans la nouvelle Charte en étude au parlement. En effet, l’article 18 de la nouvelle Charte dispose : « le nombre des membres fondateurs d’un parti politique ne doit pas être inférieur à cinquante (50) par commune ».

Avec cette nouvelle disposition, il faut désormais 3.850 membres fondateurs répartis dans les 77 communes du pays pour espérer avoir l’autorisation de participer à l’animation de la vie politique béninoise. Dans le pays, aucune formation politique ne remplisse cette condition. La nouvelle Charte des partis politiques en République du Bénin annonce donc la refonte des formations politiques du pays et laisse entrevoir la constitution de grands blocs politiques à partir des formations politiques existantes, sans quoi, elles disparaîtront toutes.

L’une des promesses de campagne de Patrice Talon, la nouvelle Charte des partis politiques en République du Bénin, outre la refonte des formations politiques du pays, porte le germe du financement public des partis politiques et de la création d’une structure administrative indépendante dénommée « Agence nationale d’enregistrement et de suivi des partis politiques (Anesp) ». Dotée de personnalité juridique et d’autonomie administrative et de gestion, cette structure sera placée sous l’autorité du Président de la République.

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