Bénin: les raisons du rejet du budget exercice 2018 par la minorité parlementaire

Le débat sur le budget exercice 2018 a connu un tournant décisif ce jeudi 21 décembre 2017 à l’Assemblée nationale. Le ministre de l’Économie et des Finances est visiblement loin de gagner son pari. Pour cause , les députés de la minorité parlementaire viennent de porter leurs griffes contre ce budget , qu’ils jugent d’anti-social.

Au vue des insuffisances relevées dans le budget exercice 2018 de l’État, la minorité parlementaire se dit ne pas être prête pour y accorder sa caution. Selon la déclaration faite par leur porte parole,  »autorisr ce budget est une manière de participer au crime contre l’économie nationale et contre les populations qu’ils représentent au Parlement ».

La minorité parlementaire se pose la question de savoir si la recherche du bien-être des populations est traduite dans ce projet de loi de finance exercice 2018 en réponse aux observations de la Directrice générale du FMI lors de son récent passage au Bénin dont les propos ont relevé une insuffisance de mesures sociales dans les actions du gouvernement.

C’est pour ça que la minorité parlementaire a formulé 26 amendements afin de donner un visage plus social à la loi de finance 2018. Les plus importants de ces amendements sont :

1- Amendement sur la Taxe professionnelle synthétique :

la TPS telle que instituée par la loi de finances 2017 à l’article 1084-21 était un acquis pour les micros et petites entreprises en les encourageant à quitter l’informel pour la formalisation. La nouvelle disposition prévue par le présent projet de loi de finances est un recul fiscal pour les opérateurs économiques.

2- Amendement sur l’exonération des camions neufs :

L’art 18 de la loi de finance 2018 a prévu une exonération de tout droit, taxe de douane et de la TVA sur l’achat des camions neufs importés fabriqués ou vendus durant la période du 1er janvier au 31 décembre 2018. Monsieur le Président cette mesure est un canular présentée à dessein comme une mesure devant profiter aux transporteurs. La réalité nous la connaissons. Cette exonération profitera aux hommes d’affaires bien ciblés. Sinon combien sont-ils les béninois qui peuvent s’acheter un camion à l’état neuf? Nous suggérons la suppression de cette exonération.

3- Amendement sur la redevance de 60 f à payer sur le kilogramme de noix de karité

L’article 13 du projet de loi de finance exercice 2018 a institué une contribution à la recherche agricole. Dans ce cadre, il est prévu un prélèvement d’une redevance de 60FCFA par kilogramme de karité alors que le prix de cession de ce produit est dérisoire et que cette filière ne 5 bénéfice d’aucune attention de la part de l’Etat. La minorité a proposé au gouvernement de supprimer cette taxe sur le Karité.

4- Amendement sur la RAU et RSC :

La RAU et la RSC sont des mesures antisociales perçues au cordon douanier et donc supportées par le dernier consommateur. La minorité parlementaire soucieuse du bien-être des populations a suggéré la suppression de l’article 14 de la loi de finances qui l’a institué à partir de janvier 2018.

5- Amendement sur la taxe sur les véhicules à moteur d’au moins quatre roues et utilisés pour le transport privé

C’est dans ce même hémicycle que le ministre des finances lors de l’étude de la loi de finances 2017 a promis aux députés le retrait de cette taxe dans la loi de finances 2018. Et comme pour insulter notre mémoire, il reconduit cette taxe anti sociale qui remplace la vignette supprimée depuis des années.

 

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