Côte d’Ivoire : libérer Laurent Gbagbo ou le maintenir à La Haye ?

L’hebdomadaire panafricain Jeune Afrique qui pose la question de la libération ou pas de l’ex-président Laurent Gbagbo, laisse entrevoir deux camps qui s’opposent sur l’affaire du plus célèbre prisonnier de Scheveningen au Pays-Bas.

En effet, pour ce journal, en Côte d’Ivoire, deux tendances s’opposent sur la question. D’un côté, ceux qui estiment que Laurent Gbagbo mérite d’être à La Haye, et de l’autre, ceux qui veulent le voir recouvrer la liberté.

Pour les premiers, partisans du maintien en détention de Laurent Gbagbo, qu’ils jugent coupables de crimes de guerre commis lors de la crise post-électorale, notamment, l’assassinat des femmes d’Abobo, la place de Laurent Gbagbo est à La Haye.

Cette thèse est défendue par Me Jean-Paul Benoit, l’un des deux conseils de la Côte d’Ivoire. « Le procès de Laurent Gbagbo doit se dérouler normalement à la CPI sans tentative de pressions ou d’instrumentalisation de quelque nature qu’elle soit ».

Il y a aussi ceux qui voient d’un mauvais œil la libération de Gbagbo, qui selon eux causerait des troubles engendrés par les plus extrémistes.

L’autre partie

Les seconds, partisans de son acquittement, comme le jeune Richard Kouassi qui fut condamné à quinze jours de prison pour avoir, entre autres, brandi une banderole « Libérez Gbagbo » lors du match de football Côte d’Ivoire-Maroc le 11 novembre dernier, le ‘’woody de mama’’ doit être élargi.

Pour d’autres enfin, la libération, même provisoire de l’ex-président ivoirien pourrait aboutir à une décrispation de l’atmosphère politique en Côte d’Ivoire et emmener le pays vers la réconciliation. C’est du moins ce que croit l’ancien Premier ministre, Charles Konan Banny. « Si Laurent Gbagbo bénéficiait d’une remise en liberté provisoire, cela ferait bouger les lignes ».

L’ex-président de la Commission vérité et réconciliation, va plus loin en rappelant qu’on ne peut brimer un camp, porter en triomphe un autre, et espérer réconcilier les âmes. Encore aujourd’hui, écrit toujours le journal, les témoignages livrés à La Haye sont retranscrits dans la presse de manière radicalement différente selon les camps. Deux versions de la crise pour une seule et même histoire.

Source : APR

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