Esclavage en Libye : le mouvement « Jeunesse au Pouvoir » sort de son mutisme

La situation d’esclavage des migrants noirs en Libye continue de faire des vagues. Réunis à Abuja au Nigéria le 16 décembre 2017, les Chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest ont exprimé leur profonde indignation face aux traitements inhumains infligés aux migrants et réfugiés Africains en Libye. Dans la même veines, le mouvement « Jeunesse au Pouvoir » est sorti de son mutisme pour se prononcer sur cette situation dramatique.

Dans un entretien exclusif accordé à la rédaction de « Bénin Web Tv », Edgard Kingnissodé, l’un des membres actifs du Mouvement « Jeunesse au Pouvoir », a bien voulu répondre à nos questions. Pour Edgard Kingnissodé, la situation qui prévaut en Libye semble être la résultante des actions conjuguées de deux principaux facteurs : l’oisiveté de la jeunesse africaines et l’inefficacité des politiques de développement des dirigeants. Lisez plutôt.

Quelle est l’appréciation du Mouvement « Jeunesse au Pouvoir » de la situation des migrants noirs en Libye ?

Nous avons suivi avec consternation et pincement au cœur la mésaventure et l’humiliation infligées à nos frères en terre libyenne, chose que nous condamnons avec fermeté.

Quelles sont selon vous les causes de cette situation dramatique ?

Au-delà de l’émotionnel, il faut qu’on se poser les réelles questions : Pourquoi et comment en sommes nous arrivés là ?

Pour « Jeunesse au Pouvoir », ce qui se passe en Libye semble être la résultante des actions conjuguées de deux principaux acteurs.

Le premier est cette jeunesse africaine qui, au regard de ces conditions d’existence, de son quotidien qui rime avec le chômage et ses corollaires et la non prise en compte de ces réelles aspirations par ces dirigeants se livre à l’immigration suicidaire.

En second lieu, nous avons nos dirigeants à qui nous avons donné mandat de conduire notre destinée et qui malheureusement n’ont pas su faire des réelles aspirations de la jeunesse une priorité de gouvernance.

Jeunesse au Pouvoir pense alors qu’il est temps que nos dirigeants arrêtent de jouer au pompier qui attend que le feu soit déclaré pour venir le combattre.

Quel appel avez-vous a lancé à l’égard des jeunes et des dirigeants africains ?

À l’endroit de la jeunesse qui pense qu’il fait mieux vivre ailleurs qu’ici, nous lançons l’appel suivant : La meilleure richesse d’un pays se sont ces hommes ! La jeunesse est l’avenir de l’Afrique, cette Afrique où presque tout est à construire  a besoin de tous ces fils et nul ne sera de trop.

Aux dirigeants africains, nous demandons de cesser de recourir à d’illusoires coupe-feu pour gérer des situations existentielles qui émanent de leur mode de gestion.  Il faudrait que nos dirigeants cessent de sacrifier la jeunesse africaine, cessent de mettre en péril le développement du  continent dans son entièreté et qu’ils mettent au cœur de tous les processus de développement la jeunesse africaine, cette jeunesse qui ne demande qu’à participer au développement de la terre mère, du continent africain.