Esclavage en Libye : les révélations d’Amnesty International sur le rôle des béninois

Dans un entretien accordé à la rédaction de « Bénin Web Tv », le Directeur de Amnesty International Bénin, Fidèle Kikan a fait de troublantes révélations sur le rôle des béninois dans la situation d’esclavage qui prévaut en Libye. À l’en croire, plusieurs béninois sont impliqués dans la chaîne de migration clandestine des jeunes africains depuis leur pays d’origine.

« Nous avons eu des rescapés du Koweït et de l’Arabie Saoudite qui ont cité des noms et numéros à l’appui des béninois qui ont été des passeurs. Pour le cas libyen, (…) que ce soit le départ jusqu’en Libye, un rescapé a cité des béninois qui étaient des passeurs » a fait savoir le Directeur d’Amnesty International Bénin qui estime qu’il revient au gouvernement béninois qui dispose des services de renseignements et du mécanisme diplomatique du pays, de prendre ses responsabilités pour mener les enquêtes à partir de ces indices.

Au cours de l’entretien, Fidèle Kikan a également déploré la passivité des autorités béninoises face à la souffrance des jeunes béninois dans ce qu’on peut appeler, le guêpier libyen. « Ce que nous avons entendu des rescapés, quand les missions diplomatiques béninoises qui sont dans ces pays ont été d’une manière ou d’une autre sollicitées, il semblerait qu’il n’y a pas eu de réponses à la hauteur de la sollicitation » a déclaré le Directeur d’Amnesty International Bénin.

Pour donner un exemple concret, Fidèle Kikan a raconté le témoignage d’un rescapé sur une chaîne de radio locale béninoise : « quand il y a eu un camp de regroupement des migrants en Libye, pendant que chaque État envoyait leur émissaire diplomatique pour venir chercher les leurs, jusqu’à un mois et demi après, aucun émissaire béninois n’était encore arrivé ». « Ce rescapé et trois de nos compatriotes ont été obligés de  se faire passer pour des burkinabés, atterrir au Burkina Faso et se débrouiller pour rentrer chez eux » a précisé Fidèle Kikan.

Le Directeur d’Amnesty International Bénin a également fait savoir que ce qui s’est passé à travers le film du CNN n’est que le résultat de tout le travail qu’Amnesty International a fait depuis 2011 et notamment 2015, 2016 et 2017 où, l’institution a fait énormément de rapport dans lesquels ils ont interpellé les autorités libyennes ainsi que les autorités au niveau de l’Union africaine et européennes à faire cesser les actes attentatoire à la dignité humaine en Libye en proie au chaos.

« Nous avons réclamé notamment qu’il y ait un État de droit qui soit restauré en Libye (…) pour qu’on puisse mettre fin aux exactions et qu’on puisse appréhender les auteurs. Malheureusement, jusqu’à ce que le scandale soit mis à jour finalement par CNN, nous n’avons pas été suffisamment écoutés (…). En matière de droit humain, nos autorités ont l’obligation de nous protéger et c’est à cela que nous les appelons », a expliqué Fidèle Kikan.

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