Nigeria : un soldat condamné à mort pour le meurtre de civils

Quatre soldats nigérians ont été condamnés vendredi par la justice militaire à des peines allant de 20 ans de prison à la peine de mort pour avoir tué des civils dans le nord-est du pays où l’armée combat le groupe jihadiste Boko Haram.

Un soldat, identifié comme le caporal John Godwin, participant à l’opération Lafiya Dole de lutte contre Boko Haram, a été reconnu coupable du « meurtre » de cinq civils par une cour martiale siégeant à Maiduguri, la capitale de l’État du Borno (nord-est).

« Les civils venaient d’être secourus par les hommes du bataillon (auquel appartenait) ce soldat et étaient emmenés pour les besoins de l’enquête lorsque le soldat a abattu cinq d’entre eux« , a expliqué dans un communiqué un porte-parole de l’armée, Kinsley Mfon Samuel, sans préciser à quand remontent les faits.

Trois autres soldats ont été condamnés à de lourdes peines de prison ferme pour homicide et possession illégale d’armes à feu et de munitions. « Le sergent Innocent Ototo a été condamné à la réclusion à perpétuité pour homicide après avoir torturé et tué un garçon de 13 ans qui avait, selon lui, volé son téléphone », a déclaré le porte-parole, ajoutant que l’incident s’était produit dans le quartier Zamanbari à Maiduguri.

Les soldats Benjamin Osage et Sunday Onwe ont quant à eux été condamnés à 20 ans d’emprisonnement pour homicide et possession illégale d’armes à feu et de munitions, selon le communiqué, qui ne précise pas les circonstances de ces affaires.

Des violences militaires récurrentes

En juin, un militaire avait déjà été condamné à mort pour avoir tué un homme soupçonné d’appartenir au groupe jihadiste, selon l’une des rares communications de l’armée concernant les violations des droits humains commises par ses hommes.

Les groupes des droits de l’homme nigérians accusent régulièrement les militaires de violences contre les civils, notamment d’arrestations arbitraires, tortures et exécutions extra-judiciaires. Des milliers de personnes ont été arrêtées et détenues parfois des années sans voir d’avocat ni de juge et sans inculpation formelle, pour leurs liens présumés avec les insurgés.

La rébellion de Boko Haram, qui a prêté allégeance au groupe État islamique en 2015, et sa répression par les militaires et policiers ont fait plus de 20.000 morts et 2,6 millions de déplacés depuis 2009. La justice militaire et civile peut prononcer au Nigeria des peines capitales mais celles ci sont rarement mises à exécution. Trois condamnés à mort ont cependant été exécutés en décembre dernier.

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