Russie : Vladimir Poutine , l’homme le plus puissant du monde

Le président russe a finalement fait savoir qu’il se présenterait à la prochaine élection présidentielle en 2018.

«Oui, je serai candidat à l’élection présidentielle russe [de mars 2018]», a annoncé le président russe Vladimir Poutine le 6 décembre lors d’une rencontre avec les ouvriers d’une usine automobile dans la ville de Nijni Novgorod.

Le chef d’Etat avait jusqu’alors refusé de répondre directement à la question de sa candidature. Encore quelques instants avant l’annonce de sa décision, il avait laissé planer le doute, «Puisque vous me posez la question, j’ai une question à vous poser : si jamais [je me présentais], vous, me soutiendrez-vous ?», avait-il ajouté avant de recueillir de vives acclamations.  Il  s’agit de la quatrième candidature de Vladimir Poutine, qui avait déjà participé aux élections de 2000, 2004 et 2012.

Qui est Vladimir  Poutine ?

Vladimir Vladimirovitch Poutine, né le 7 octobre 1952 à Léningrad (aujourd’hui Saint-Pétersbourg), est un homme d’État russe, président du gouvernement de 1999 à 2000 et de 2008 à 2012, et président de la Fédération de Russie, par intérim de 1999 à 2000, puis en titre de 2000 à 2008 et depuis 2012.

Officier du KGB, principal service de renseignement de l’URSS post-stalinienne, en poste à Berlin au moment de la chute du mur, il commence sa carrière politique à la mairie de Saint-Pétersbourg, puis devient l’un des plus proches conseillers du président Boris Eltsine, qui fera de lui le directeur du Service fédéral de sécurité en 1998, puis le président du gouvernement de la Russie l’année suivante.

À partir du 31 décembre 1999, à la suite de la démission d’Eltsine, il assure les fonctions de président de la Fédération de Russie par intérim. Il devient président de plein exercice le 7 mai 2000, après avoir remporté l’élection présidentielle dès le premier tour, dans des conditions polémiques. Confortablement réélu en 2004, il mène une grande politique de réformes marquée par un redressement de l’économie nationale et une politique institutionnelle tournée vers une concentration des pouvoirs présidentiels.

En 2008, la Constitution lui interdisant de concourir pour un troisième mandat consécutif, il soutient la candidature de Dmitri Medvedev à la présidence. Une fois élu, ce dernier le nomme président du gouvernement. Il se porte candidat à l’élection présidentielle de 2012, bénéficiant à cette occasion du soutien du président sortant, Medvedev. Le 7 mai 2012, Vladimir Poutine retrouve la fonction de président de la Fédération de Russie après sa victoire au premier tour de scrutin, pour un mandat allongé de deux ans, courant jusqu’en 2018.

Vladimir Poutine, l’homme le plus puissant du monde

Vladimir Poutine reste l’homme le plus puissant du monde, devant Donald Trump et Angela Merkel, selon le classement 2016 du magazine Forbes. À 65 ans, le président russe remporte le classement du magazine américain pour la quatrième année consécutive.

«Depuis son pays natal jusqu’en Syrie en passant par les élections américaines, le dirigeant russe continue à parvenir à ses fins», estime Forbes.

Poutine à Sarkozy « si tu continues sur ce ton, je t’écrase »

Dans un documentaire diffusé sur France 2, le journaliste Nicolas Hénin révèle un échange houleux et musclé entre Vladimir Poutine et l’ancien président français.

La scène se déroule le 7 juin 2007,  à l’occasion du G8 en Allemagne. Nicolas Sarkozy s’entretiendra alors seul à seul avec Vladimir Poutine, dont il avait critiqué la politique. Il n’en ressortira visiblement pas indemne.

« Avec moi, on va parler des sujets qui fâchent, il n’y aura aucun sujet tabou » aurait lancé Sarkozy à Poutine. « Les centaines de morts en Tchétchénie, pour moi c’est inadmissible. Anna Politkovskaïa (la journaliste russe assassinée), pour moi, c’est inadmissible ».

Un silence s’installe, avant la réponse cinglante du président russe : « C’est bon, t’as fini là ? » lâche-t-il. Puis il enchaîne : « Je vais t’expliquer,  tu vois ton pays il est comme ça (il montre une petite taille avec ses mains), mon pays, il est comme ça (il mime un espace beaucoup plus grand). Alors maintenant de deux choses l’une, ou bien tu continues sur ce ton, et je t’écrase, ou alors tu arrêtes de parler comme ça, et tu verras. Tu viens juste de devenir Président de la France, mais je peux faire de toi le roi d’Europe ».

Le discours de Poutine aurait été « ponctué d’insultes » et « de propos humiliants » dans le but d’ « imposer sa volonté à Nicolas Sarkozy », selon Nicolas Hénin.

Vladimir Poutine, L’homme le plus riche du monde

Selon le magazine américain Newsweek, le président russe serait à la tête d’une fortune de 200 milliards de dollars. Un pactole obtenu par de surprenantes manières…

Le 24 juillet, le fondateur d’Amazon Jeff Bezos est brièvement devenu l’homme le plus riche du monde, avant que le fondateur de Microsoft, Bill Gates, ne reprenne officiellement la première marche du podium 24 heures plus tard, à la faveur de la baisse du titre Amazon à la bourse de New York. Mais avec leurs fortunes d’environ 90 milliards de dollars chacun, les deux hommes ne seraient en réalité que des petits joueurs par rapport au chef du Kremlin, Vladimir Poutine, selon le magazine Newsweek.

«Tu ne veux pas dormir en prison ? C’est 50% pour Poutine»

Ce dernier possèderait en effet une fortune personnelle de 200 milliards de dollars, croit savoir Bill Browder, le PDG de Hermitage Capital Management, une société de gestion d’actifs, plus grand investisseur en Russie dans les années 1990. Ce dernier était appelé à témoigner au Sénat américain dans le cadre de l’affaire sur les soupçons d’ingérence russe dans la campagne présidentielle de 2016. Selon l’homme d’affaires, cité par Newsweek, Poutine a mis en place un vaste système de corruption après l’arrestation du magnat Mikhail Khodorkovsky en 2003.

Vladimir Poutine, l’héritier du despotisme oriental

C’est la logique du despotisme. Plus on contrôle, plus on veut contrôler. Plus on fait le vide, moins on tolère la moindre anicroche sur la cuirasse apparemment sans faille du régime autoritaire poutinien.

L’impressionnante législation répressive dont s’est doté ces dernières années l’État russe pour encadrer toutes les réunions publiques ou manifestations, se dotant de plusieurs lois sur l’extrémisme d’une sévérité et d’une imprécision redoutables, est au service de cette logique de contrôle. De même que les avertissements très clairs adressés à ceux qui relèvent encore la tête.

Cette logique despotique, qui jouit malheureusement en Russie d’une longue tradition, se nourrit d’une peur, qui à force d’être brandie pour justifier le musellement de l’opposition, finit par hanter réellement les hommes du Kremlin. Cette peur, c’est celle d’un prétendu complot occidental qui chercherait à défaire la Russie. Celle d’une révolution « de couleur » tramée outre-Atlantique et qui, comme en Ukraine à l’hiver 2004, ou en Géorgie en décembre 2003, viserait à submerger le pouvoir en place. Pour les hommes des services secrets, qui ont repris le contrôle du pays, il ne peut y avoir de mouvement populaire authentique. Seulement, un vaste complot ourdi par la CIA.

Élément inquiétant, cette « paranoïa obsidionale », irraisonnée, qui imprègne désormais tout le discours politique des locataires du Kremlin, diffuse largement dans l’ensemble des élites et de la société, y entretenant la mentalité de la forteresse assiégée. Même Mikhaïl Gorbatchev a repris cette version des événements après les manifestations de l’opposition russe, s’inquiétant des actions souterraines de la CIA en ex-URSS. C’est une vieille tradition russe. Créer un ennemi imaginaire pour détourner la colère du peuple.

 

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