Bénin – Affaire Cnss: un piège sans fin pour Laurent Metongnon et ses co-accusés ?

L’un des sujets les plus brulants qui a marqué l’actualité sociopolitique en 2017 est l’affaire Cnss dans laquelle est cité l’ancien syndicaliste, aujourd’hui homme influent de l’opposition Laurent Metongnon, Président du Conseil d’Administration de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (Cnss) au moment des faits, .

Suite au conseil des ministres du jeudi 02 novembre 2017 qui a révélé le dossier de placement de fonds dans une banque en faillite et de versement de « commissions obscures » aux anciens responsables de la Cnss, c’est un long périple judiciaire qui a commencé pour Laurent Metongnon et ses co-accusés.

Interpellés et écoutés par la Brigade économique et financière (Bef) le vendredi 10 Novembre 2017, ils seront gardés à vue et présentés au Procureur de la République près du Tribunal de première instance de Cotonou qui décide de les mettre sous mandat de dépôt. Ils seront plus tard renvoyés à la prison civile de Cotonou en attendant la tenue de l’audience prévue pour le 19 décembre 2017.

Récuser le juge Azo, une erreur fatale?

A la veille de l’audience, c’est à dire le 18 décembre 2017, un autre élément va s’inviter pour bouleverser les donnes.  En effet, les accusés n’ayant pas confiance à l’impartialité du juge Rodolphe Azo, ont souhaité qu’il se déporte du dossier afin de le confier à un autre juge.

Selon la correspondance adressée au Procureur, les accusés estiment que la proximité du juge avec le gouvernement, qui est ici l’accusateur ne leur garantit par la gestion du dossier en toute impartialité. Malheureusement le juge indexé n’a pas cédé à la demande des accusés; mais ces derniers ne perdent pas espoir et reviennent à la charge le jour du procès.

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Intrigué à l’esprit d’être jugé par un juge qui n’a pas leur confiance, les accusés sortent une nouvelle carte pour confondre le juge Rodolphe Azo. Ils ont décidé à l’unanimité de ne pas répondre aux questions du juge, préalable sans lequel l’audience ne pourrait commencer. Mais c’était encore un coup raté, le juge Rodolphe Azo ne démord toujours pas et tient à conduire l’audience.

Dos au mur, ils décident de sortir leur dernière carte, saisir la Cour Constitutionnelle pour statuer sur la demande de retrait du juge Azo du dossier, ce qui implique nécessairement le report de l’audience pour donner du temps à la haute juridiction de prendre sa décision. La conséquence directe, c’est que les accusés retournent en prison et l’audience reportée pour le 30 janvier 2018.

Mais cerise sur le gâteau, la Cour Constitutionnelle déclare irrecevable la demande des accusés. Ce qui voudrait dire que le juge Rodolphe Azo est toujours chargé du dossier.

L’incertitude à l’horizon

A la veille du 30 janvier 2018, des inquiétudes surgissent au vue des éléments qui sont rentrés en jeu. L’élément majeur qui semble engendrer des soucis pour Laurent Metongnon et ses co-accusés est la grève des agents de justice. Une grève sans service minimum qui a débuté depuis quelques jours et qui laisse entrevoir une incertitude sur la tenue effective de l’audience qui permettra aux accusés de savoir s’ils seront libérés ou s’ils doivent continuer leur séjour carcéral.

Si jusque là, aucune information officielle ne parle de la non tenue de l’audience, des questions pourraient être entrain de tarauder l’esprit des uns et des autres. Serait-ce une erreur stratégique d’avoir tenter de dessaisir  le juge Rodolphe Azo du dossier, chose qui leur a inutilement fait perdre du temps?. De toutes les façons, les hypothèses et interrogations sur ce dossier trouveront probablement des réponses ce mardi 30 janvier 2018.

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