Bénin : Les dirigeants seraient-ils si insensibles à la fronde sociale ?

L’administration publique béninoise est paralysée depuis quelques semaines avec de lourdes conséquences sur l’économie du pays. Chaque jour, le mécontentement prend de l’ampleur et la fronde sociale s’intensifie. Au même moment, la rencontre « de vérité » est reportée.

Ce fut d’abord l’UNAMAB, le syndicat des magistrats, qui mit le pied à l’étrier du débrayage. Elle est suivie dans ce pathétique élan par les agents de la santé, puis les centrales et confédérations syndicales. Les ordres de l’enseignement, de la maternelle à l’université saisissent la balle au bond et déclenchent à leur tour un mouvement moins élargi de 72 heures de grève, reconductible tacitement.

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Ce faisant, tout le pays est paralysé, malgré le coup d’épée dans cette eau bouillante de certains syndicats dits de ministères, qui voulaient prendre à contre-pied le puissant ouragan en déplacement.

Pendant que ça grince des dents dans toute l’administration voire au niveau des régies, ça loue et auréole le chef, qui surfe sur cette saisissante réalité de débrayage.

Ca déchante ici, et ça honore au-delà

Les travailleurs mécontents sont en grève ; ils avaient d’abord revendiqué le retrait de la loi votée récemment par l’Assemblée nationale et qui leur retirait le droit de grève. A cela se sont ajoutées les revendications habituelles. Mais il faut dire que les attentes des travailleurs diffèrent, selon qu’on est d’un secteur ou un autre. Mais tout converge vers l’amélioration des conditions de travail, et, pourquoi pas de vie ?

Le dialogue social est rompu, du moins pour l’instant. Le cadre défini par le pouvoir pour asseoir les négociations est ignoré ou simplement boycotté par les partenaires sociaux. La rencontre initialement programmée pour ce mardi 23 janvier 2018 au palais de la Marina et qui devrait conduire au dégel de la crise a été avortée et renvoyée sine die.

Pendant tout ce temps, le gouvernement n’a mené aucune démarche visant à prévenir la généralisation du mouvement qui paralyse aujourd’hui tous les secteurs vitaux du pays. Il n’a daigné appeler à l’apaisement, sauf des thuriféraires et autres relais du gouvernement au parlement qui envenimaient plutôt que d’apaiser la tension.

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C’est comme si ce qui s’annonçait n’allait pas affecter le pays du point de vue économique. La réquisition ne peut combler le gap laissé par ce mouvement collectif. Une réquisition qui a d’ailleurs échoué puisque les acteurs ou agents réquisitionnés ont opposé une fin de non-recevoir par exploit d’huissier.

A quand la programmation de cette rencontre tant attendue ? Seul le Palais de la Marina détient la vraie réponse. Mais pour l’instant, les bureaux des services administratifs sont fermés.

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