Bénin : l’Unamab prend à contre-pied le ministre de la justice

‘’Toute réquisition dans le secteur de la justice constitue une violation flagrante de la loi portant exercice du droit de grève ‘’. C’est la conclusion tirée par le Président de l’Union Nationale des Magistrats du Bénin (UNAMAB), à l’issue de l’analyse de la loi 2001-09 du 21 juin 2001 portant exercice du droit de grève en République du Bénin. Cette réaction est faite à la réquisition du ministre Joseph Djogbénou, adressé aux Procureurs de la République pour l’organisation d’un service minimum dans le cadre de la grève annoncée par les magistrats. Pour Michel Adjaka, la justice n’est pas un secteur essentiel astreint à l’organisation d’un service minimum. Et ceci est notifié par la loi à laquelle se réfère la décision du ministre de la justice.

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En effet, la loi 2001-09 du 21 juin 2001 portant exercice du droit de grève en République du Bénin prévoit le recours à la réquisition, lorsque la grève envisagée est sans service minimum. Ce que le ministre de la justice a fait dans le cadre de la grève des magistrats prévue pour la semaine prochaine. Mais, là où il est pris à contre-pied, c’est que cette même loi définit les secteurs dans lesquels l’employeur à la possibilité de recourir à la réquisition. En effet, selon les articles 13, 14, 15 et 16 de loi n°2001-09 du 21 juin 2002 portant exercice du droit de grève en République du Bénin,  la réquisition ne peut concerner que les secteur de la santé, la sécurité, l’énergie, l’eau, les transports aériens et les télécommunications. Ces derniers sont considérés comme des ‘’ secteurs essentiels’’ et 20% des travailleurs grévistes sont susceptibles d’être astreints au service minimum.

Ce plan B trouvé par le ministre de la justice pour casser le mouvement de grève sans service minimum dans le secteur de la justice, tombe ainsi à l’eau et conforte les magistrats dans leur position, qui n’entendent pas démordre sans satisfaction de leurs revendications. Il faut noter que cette nouvelle grève faite suite à un mois de moratoire donné au gouvernement pour statuer sur les revendications non satisfaites, qui avaient déjà coûté plusieurs semaines de grève au secteur de la justice.

Comme si cela ne suffisait pas, le retrait du droit de grève aux agents de la justice constitue désormais, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Ceci s’inscrit en point de mire de leurs revendications et ils n’entendent pas déposer les armes tant que le gouvernement ne retire pas cette nouvelle loi, qui attend d’être examinée par la Cour Constitutionnelle.

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