Dans le gouvernement du président Talon, des ministres seraient-ils considérés comme des expatriés étrangers et rémunérés comme tel ? C’est du moins l’interrogation que soulèvent les questions d’actualité au gouvernement du député de la 16ème circonscription électorale du Bénin, Guy Dossou Mitokpè.
Une interrogation qui fait suite à la polémique suscitée par le décret qui fixe les rémunérations des Directeurs de cabinets ministériels et leurs adjoints ainsi que des Secrétaires généraux des ministères et leurs adjoints. « A combien sont payés les ministres du gouvernement et est-ce vrai que certains ministres soient considérés comme des expatriés étrangers et rémunérés comme tel ? », s’est interrogé le député Guy Mitokpè qui invite le gouvernement à fournir à la représentation nationale des explications.
Des interrogations légitimes ?
Élu président de la République du Bénin sous la bannière du « Nouveau Départ » le 20 mars 2016, Patrice Talon a formé son premier gouvernement le 06 avril 2016, quelques instants après sa prise de fonction. Lors de sa première conférence de presse en tant que président élu, Patrice Talon avait déclaré que sa gouvernance aura comme principal atout et comme facteur essentiel, la compétence. « Il sera impératif pour nous tous de retrousser les manches et de mettre à chaque poste les personnes les plus qualifiées…» avait-il déclaré.
Le premier gouvernement du régime du « Nouveau Départ » était alors composé de technocrates béninois de la diaspora. Du ministre de l’économie et des finances, Romuald Wadagni, au ministre des affaires étrangères et de la coopération, Aurélien Agbénonci, en passant par le ministre du cadre de vie et du développement durable, José Didier Tonato, et le ministre l’énergie et de l’eau, Jean-Claude Houssou, Patrice Talon a su mobiliser les compétences béninoises de la diaspora pour révéler le Bénin, un pays sinistré selon ses propres dires.
Si avant son entrée au gouvernement, Romuald Wadagni était l’associé du cabinet français Deloitte en République Démocratique du Congo, Aurélien Agbénonci était quant à lui le représentant spécial adjoint de la mission onusienne en République centrafricaine. Urbaniste de formation, José Didier Tonato était pour ce qui le concerne, le planificateur en chef du développement urbain à la Banque africaine de développement (Bad). Fort de ses 25 ans d’expérience dans les domaines nucléaire, thermique et photovoltaïque, Jean-Claude Houssou était le chef de la mission accès à l’énergie du groupe Electricité de France (Edf).
Pour avoir tous conservé leur portefeuille après le remaniement ministériel du 27 octobre 2017, ces ministres du gouvernement Talon seraient-ils aujourd’hui ceux soupçonnés d’être rémunérés comme des expatriés étrangers au sein du gouvernement ? Difficile de le savoir. Seul la réponse du gouvernement aux questions du député Mitokpè va situer les béninois sur la question.
Les commentaires sont fermés.