Bénin : Prolifération de partis politiques malgré la réforme annoncée du système partisan

Entre autres réformes annoncées par le Chef de l’Etat, il y a celle du système partisan émaillé de fractionnement du paysage politique. Pendant qu’une loi pour l’assainissement de ce dernier est en cours d’étude, l’on note paradoxalement, la prolifération de partis et autres mouvements politiques.

Plus de deux cents, (soit 260 environ) partis politiques se partagent le menu territoire du Bénin. Il ne pouvait en être autrement dans la mesure où le Bénin, à la faveur de sa fameuse conférence, a opté pour le pluralisme intégral. Ce choix fait traduit bien l’élan qui avait animé les acteurs politiques lors de ces assises, acteurs qui avaient trouvé l’opportunité d’exprimer leurs sentiments après deux décennies de gestion autocratique, sous l’empire révolutionnaire guidé par le marxisme-léninisme.

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[bs-quote quote= »Cette liberté d’expression acquise est rageusement exploitée aujourd’hui au point de nuire encore à l’environnement politique. » style= »style-7″ align= »center »][/bs-quote]

En effet, plus de deux cents partis sont créés, par la force des choses. Cette trop grande autonomie a occasionné le fractionnement du paysage politique. Ce bourgeonnement comporte malheureusement des nuisances qui interpellent sur la qualité de gestion de notre pluralisme intégral. Et c’est dans le souci de juguler ces nuisances et d’assainir l’environnement politique que le président de la République, Patrice Talon a annoncé des réformes sur ce plan.

Le contraste des positions

Déjà, une initiative est en train d’être prise, dans le sens de réduire le nombre de partis politiques opérant sur le petit territoire du Bénin.

Mais ce qui parait insolite et surprenant, c’est pendant que l’on y pense, que le germe de naissance de partis devient plus fécond, que la liste de formations politiques, toutes tendances confondues, s’allonge indéfiniment.

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Au regard du foisonnement et de la fertilité de l’univers politique, bref de la création tous azimuts de partis et autres mouvements politiques, aujourd’hui encore plus qu’hier, comment arriver à cerner cette activité décadente, à circonscrire cet élan sans limite ?

Le paradoxe est que, plus la nécessité de fusions pour assainir l’échiquier politique se fait sentir, plus des gens ont des motifs de créer davantage de formations sans pouvoir aller réellement aux regroupements tant voulus. Chaque weekend voit son lot de nouvelles formations installées, au grand dam de cette tendance à la fusion.

On a même comme l’impression que les cadres politiques ont des raisons suffisantes de se donner bonne conscience en allant à la multiplicité de partis. On ignore ce qui les y pousse, ou qui les incite à faire le dangereux choix de fractionner la nation en de petits crans, en créant de véritables clubs d’amis électeurs.

Le Béninois étonne sur ce plan, en voulant une chose et agissant pour obtenir le contraire.

Au regard de ce fort élan, de cette effervescence partisane, on se demande comment et par quels moyens parvenir à freiner chez le Béninois cette folle envie ? Est-ce cette loi pour discipliner l’ardeur des acteurs politiques ?

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Attendue depuis peu, cette loi, plutôt que de rasséréner et d’émousser l’élan collectif vers la création tous azimuts de formations politiques, a ceci de bizarre qu’elle fouette davantage l’envie, provoque chez le Béninois le goût d’être chef de parti… Paradoxe ?

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