Bénin: le tacle de Marie Elyse Gbèdo aux journalistes

A la faveur d’une cérémonie de présentation de vœux de nouvel an au peuple béninois, l’ancien ministre de la justice, Akuavi Marie Elyse Gbèdo  s’en est vertement pris aux professionnels des médias pour la qualité des productions qu’ils offrent au peuple béninois en leur qualité d’objecteurs de la conscience collective.

Mais à en croire Me Marie Elyse Gbèdo, loin de leur rôle d’éducation sociale, les journalistes béninois en mal de créativité et de professionnalisme souillent la conscience du peuple par des inepties politiques.

« …Je demande aux journalistes de me pardonner car je trouve qu’ils ne font pas leur travail. Pour moi, le journaliste est l’interface entre la population et le reste des autres entité de la société. Et le journaliste a le devoir; je dis bien le devoir d’aider la population à comprendre un certain nombre de choses puisque nous sommes avec une population analphabète disons à 80% d’analphabète. Nous sommes avec une jeunesse en désarroi. Nous sommes au moins à 60% de la jeunesse en désarroi et tous les jours quand j’ouvre la radio, les télés, je dis c’est pas possible. On constate quoi? On ouvre des rubriques débats politiques et débats politiques. On se dit jeune et la seule distraction qu’on offre à nos jeunes qui sont en désarroi, c’est débat politique » s’insurge t-elle.

Elle souhaite que ceux qui se disent professionnels des médias corrigent cette situation en 2018 et offre à la jeunesse des émissions qui leur permettre de développer leur sens d’initiative.

« Les journalistes ne peuvent pas donner autres chose que des débats politiques? Nous avons quand même des gens qui créent dans ce pays, des gens qui inventent dans ce pays; combien de fois on nous a abreuvé de débat économique, de débat de créativité, de débat d’invention…mais tout ce qu’on nous présente du matin au soir, c’est des débats politiques; moi j’en ai marre, je ne les regarde même plus. Si nos radios et télévisions arrivaient à créer des espaces de discussion économique pour nos jeunes et quand je dis économique je parle de l’agriculture, je vois l’industrie, je vois tout ça là. Mais j’en est marre de ces débats politiques stériles qui ne nous amène nulle part » martèle t-elle.

Pour celle qui est qualifiée d’amazone du temps moderne, il est de la responsabilité des journalistes de corriger cette ineptie et de permettre aux jeunes et aux femmes de retrouver leur marque dans le pays. Elle invite donc les journalistes a cessé d’abreuver la conscience du peuple avec le mensonge, le vol, les intrigues et toutes ces mauvaises choses qui caractérisent la politique dans notre pays.

« Des journalistes qui se disent analystes politiques…du n’importe quoi, j’en est marre. Mais à force de n’entendre que des débats stériles rivés sur la politique qui n’apporte rien au développement de ce pays et à moi même, qu’est ce que je fais moi ? Si c’est ça la politique au Bénin, alors je crache dessus. Je dis bien si c’est ça la politique qu’on fait au pays, où on ment, on vole, on détourne et on se fait pardonner; et plus vous le faites, on vous pardonne, on vous montre; c’est vous, c’est vous les rois, les reines, les machins; non, je dis dans ces conditions, ils n’ont qu’à faire leur politique comme ça et la jeunesse est là…
Moi je dis les premiers responsables c’est les journalistes.
Je le dis pardonnez-moi parce que c’est les mass médias qui doivent montrer comment on fabrique des briques, comment on fabrique tel ou tel appareil ou faire ceci; d’aller vers les gens qui créent. On ne donne pas la parole à ceux qui créent et on demande aux jeunes de créer, de ne pas penser à la fonction publique; on leur demande de ne penser à l’argent mis on ne leur montre pas qu’on peut faire les choses autrement discuter avec des experts.
Et quand on ouvre télé, c’est débat politique; du matin jusqu’au soir, débat politique; samedi et dimanche débat politique…De quelle politique me parle t-on dans ce pays où on retourne des vestes… du n’importe quoi, voilà l’image qu’on donne aux jeunes.
Dans ces conditions, moi je dis, si 2018 eut élevé un peu la conscience  de nos journalistes…ils peuvent me taper dessus; mais je dis ce n’est pas sérieux ce que les journalistes nous présentent dans les mass médias; ce n’est pas normal que ça continue comme ça; offrez-nous autres choses; offrez d’autres débats aux jeunes pour les éduquer » conclut-elle.

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