Bénin : les vraies raisons de la séquestration du commandant Vincent Tomety

On en sait désormais un peu plus sur la scène à l’allure d’une série américaine, qui a eu lieu au Camp militaire de Kandi. Le Chef d’Escadron, Désiré Azatassou, acteur principal de cet acte que le Chef d’État-major qualifie de ‘’ cas d’indiscipline ‘’ serait à l’en croire, un habitué des actes répréhensibles. Selon les explications du Chef d’État-major, Fructueux Gbaguidi Désiré Azatassou n’est pas un soldat exemplaire et l’a souvent démontré. Il donne l’exemple d’une mission onusienne où le mis en cause a fait preuve d’indiscipline notoire, ce qui a amené l’ONU a l’inscrire sur sa liste rouge. Et ceci n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Le Chef d’État-major dans son intervention a soulevé d’autres faits qui accablent le fautif. « lorsqu’il a été affecté à Kandi , il avait tardé à rejoindre sa position. Il a été puni et on s’est dit que cet officier s’amenderait et reviendrait normalement dans les rangs. Mais malheureusement, il a persisté dans l’erreur. » a-t-il déclaré. Pour Fructueux Gbaguidi , le Chef d’Escadron Désiré Azatassou constitue une exception comme on le note dans les différentes catégories du corps armé. Ceci ne devrait donc pas être un événement majeur selon lui.

A tout point de vue, les explications du Chef d’État-major montrent que cet acte n’est nullement motivé par des raisons graves, il n’y a donc pas question de s’inquiéter. Il s’agit selon lui, ni plus ni moins des agissements d’un soldat capricieux. Mais cette manière de voir les choses ne saurait dissimuler la gravité de ce qui s’est passé. Il y a lieu donc d’aller au-delà des raisons avancées par Fructueux Gbaguidi pour en arriver aux réelles motivations qui peuvent amener un officier de l’armée à séquestré son chef hiérarchique. Après l’intervention du Chef d’État-major, des correspondances portant sa signature et celle de son adjoint ont circulé pour le confondre. Ces derniers démontrent clairement, que l’acte posé n’est pas anodin et trouve ses raisons dans une affaire de prime et de salaire non payés.

Le résultat d’une frustration cumulée depuis des mois…

De l’analyse des deux correspondances adressées à l’Intendant Militaire de 1ère Classe, Directeur du service de l’Intendant des Armées il ressort dans un premier temps, qu’un embargo a été mis sur la solde du Chef d’Escadron Désiré Azatassou et les avantages y afférents. La principale raison avancée pour justifier cette décision est l’absence au poste de ce dernier pendant plusieurs jours, il est donc considéré comme un déserteur, et à ce titre ne pourrait continuer à toucher son salaire et primes. Cette première correspondance en date du 04 janvier 2017 et signée par le Colonel Abou Issa, a été annulée par une seconde, cette fois ci signée par le Chef d’État-major lui-même le 12 avril 2017. Dans cette correspondance, qui annonce le retour au poste du mis en cause le 04 janvier 2017, le même jour où son absence a été annoncée, le Colonel Fructueux Gbaguidi à travers la décision 17- 1226/ EMAT/DRH/BGP/SAB/SEC, a ordonné la levée de la suspension de la solde du Chef d’Escadron Désiré Azatassou . Ce qui suppose donc que ce dernier devrait normalement rentré en possession de ses salaires et primes. Ce qui n’a pas été malheureusement le cas, ses 04 mois de salaires et primes sont restés impayés. Les démarches menées par l’intéressé pour la résolution de la situation sont restées vaines. Frustré et choqué dans son amour propre, il s’est certainement dit qu’il faille aller par la violence pour enfin se faire justice.

[su_heading size= »17″] Retour sur les faitsBénin: situation conflictuelle entre militaires [/su_heading]

 

Cette situation n’est pas la première que connaît la grande muette ses dernières années. Et à chaque cas, c’est toujours une histoire d’argent qui se trouve à la base. On se souvient encore du mouvement d’humeur du soldat Dangou, qui par la suite a été abattu dans un affrontement avec ses frères d’arme.

Les commentaires sont fermés.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accepter En savoir plus