Chili : le pape exprime «sa honte» et sa «douleur» pour les actes pédophiles du clergé catholique

En visite au Chili, le souverain pontife a exprimé « sa honte » face au « mal irréparable fait à des enfants par des ministres de l’Église ». Le pape François, au Chili, pays éclaboussé par des scandales de pédophilie, a exprimé « sa honte » pour ces abus, dans son premier discours ce mardi devant les autorités politiques et civiles du pays.

« Je ne peux m’empêcher de manifester la douleur et la honte que je ressens face au mal irréparable fait à des enfants par des ministres de l’Église », a-t-il dit, sous les applaudissements des autorités politiques et civiles réunies au palais présidentiel de La Moneda. Devant des écrans géants dans l’attente de la célébration d’une messe, des fidèles ont acclamé cette déclaration.. « Je voudrais m’unir à mes frères dans l’épiscopat, car s’il est juste de demander pardon et de soutenir avec force les victimes, il nous faut en même temps nous engager pour que cela ne se reproduise pas », a-t-il ajouté.

Selon la base de données de l’ONG américaine Bishop Accountability, ces 15 dernières années, 80 prêtres chiliens – dont 4 évêques – ont été condamnés, ce qui a contribué à une défiance des catholiques vis-à-vis du clergé. Sous la dictature de Pinochet, l’Église était admirée pour son rôle en faveur des droits de l’Homme. Aujourd’hui, le Chili est le pays le plus critique d’Amérique latine contre l’Église catholique.

Parmi les membres de l’Église impliqués dans ces crimes : Fernando Karadima, aujourd’hui âgé de 87 ans, déclaré coupable d’abus sexuels et psychologiques par le Vatican en 2011. Il a été condamné à se retirer dans un monastère pour une vie « de prière et de pénitence », sans aucune mission pastorale, tandis que les faits étaient prescrits pour la justice chilienne.

En 2015, le pape a nommé à la tête d’un diocèse au sud de Santiago l’évêque Juan Barros, accusé d’avoir couvert son ancien mentor, le père Fernando Karadima, déclaré coupable d’actes de pédophilie sur adolescents après une enquête du Vatican en 2011.

L’Église catholique du Chili avait demandé pardon en avril 2011 pour les cas d’abus sexuels sur des enfants et pour son manque de réactivité face aux plaintes par le passé.

Aucune rencontre n’est pour l’instant prévue avec des victimes d’abus – représentées notamment par la Fundación Para la Confianza – mais le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, Greg Burke, a souligné qu’il s’agissait d’un « thème important » et que « les meilleures rencontres sont celles qui ont lieu en privé ».

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