Crise coréenne : Kim Jong-un tend la main droite à son frère du Sud en gardant l’arme nucléaire dans la gauche

Kim Jong-un a créé la surprise, lundi 1er janvier 2018 dans son message du nouvel an, en annonçant sa volonté pour des pourparlers directs avec la Corée du Sud. Par ce discours le leader nord-coréen, a marqué un changement radical de ton et de politique vis-à-vis du Sud. Après avoir ignoré la Corée du Sud pendant des années, M. Kim a appelé à un dialogue urgent pour discuter de l’amélioration des liens et de l’apaisement des tensions militaires dans la péninsule coréenne divisée, même s’il prétendait, dans le même discours, pouvoir frapper les États-Unis avec des missiles nucléaires.

Kim a également accepté la demande du président sud-coréen Moon Jae-in d’envoyer une délégation nord-coréenne aux Jeux olympiques d’hiver qui auront lieu dans le sud le mois prochain.

[su_heading size= »17″]Lire aussi : Crise péninsule coréenne : « le bouton pour les armes nucléaires est sur mon bureau », Kim Jong-un [/su_heading]

Stratégie pour affaiblir les liens entre les États-Unis et la Corée du Sud ou volonté manifeste pour un rapprochement des deux Corées ?

Pour Kim Yong-hyun, professeur d’études nord-coréennes à l’université Dongguk de Séoul dans un entretien accoprdé au journal « The New york times » ,  « Kim Jong-un utilise les Jeux olympiques de Pyeongchang pour affaiblir les sanctions ». « Il cherche à créer une fissure entre Séoul et Washington et entre Washington et Pékin » , a déclaré le professeur de l’université Dongguk de Séoul.

Les analystes ont déclaré que le Nord n’a pas encore maîtrisé la technologie des missiles, nécessaire pour protéger une tête nucléaire lorsqu’elle rentre dans l’atmosphère terrestre depuis l’espace. Ils ont dit que malgré la prétention du Nord d’avoir achevé son programme d’armement, le régime était susceptible de mener plus de tests d’armes pour améliorer ses capacités.

Mais en plus d’améliorer sa technologie d’armement, le Nord veut également atténuer les sanctions paralysantes qui limitent l’approvisionnement en carburant et l’entrée de devises fortes dans le pays.

Au cours des dernières années, tout en ignorant la Corée du Sud, la Corée du Nord a poursuivi ses négociations avec Washington. Mais ces efforts n’ont pas créé une solution à long terme d’où un changement de stratégie.

Les États-Unis ne sont pas intéressés à tenir des pourparlers qui manquent d’un engagement clair du Nord pour discuter de la dénucléarisation. Le Nord, cependant, insiste pour être reconnu comme un état nucléaire.

« Après avoir échoué avec les Américains, la Corée du Nord tente d’entamer des pourparlers avec la Corée du Sud pour ensuite entamer un dialogue avec les Etats-Unis », a déclaré Yang Moo-jin, professeur à l’Université des études nord-coréennes à Séoul.

Les analystes ont indiqué que dans toute négociation future, la Corée du Nord chercherait des concessions majeures, comme l’assouplissement des sanctions et la réduction de la présence militaire américaine dans la péninsule coréenne. En retour, le Nord tenterait probablement de forcer Washington à accepter un compromis en proposant de geler ou d’abandonner ses ICBM, tout en gardant d’autres actifs nucléaires comme levier.

Cheong Seong-chang, analyste senior à l’Institut Sejong, un groupe de réflexion sud-coréen, a déclaré : « Dans le discours du Nouvel An de cette année, il [Kim Jong-un] est plus confiant que jamais sur une dissuasion nucléaire contre les Etats-Unis. C’est sur la base de cette confiance qu’il propose d’améliorer ses relations avec la Corée du Sud. « 

[su_heading size= »17″]Lire aussi : Corée du Nord : de nouvelles sanctions sévères imposées par l’ONU [/su_heading]

Les commentaires sont fermés.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accepter En savoir plus