Crise migratoire : positionnement stratégique de l’Italie en Afrique, le Niger s’y oppose

En décembre 2017, Paolo Gentiloni, le Premier ministre italien, avait déclaré qu’il attendait l’approbation du Parlement de son pays pour déployer des soldats au Niger, dans les prochains mois. Ces soldats, selon lui, viendront des effectifs militaires italiens se trouvant actuellement en Irak.

« Nous devons continuer le travail, en concentrant notre attention et nos énergies sur la menace des trafiquants et du terrorisme au Sahel. Pour cette raison, une partie de nos forces en Irak sera déployée au Niger dans les mois à venir », a-t-il déclaré lors d’une inspection à bord d’un bâtiment utilisé en mer Méditerranée contre les réseaux de passeurs.

Le 17 janvier dernier, les députés italiens ont entériné ce déploiement de 470 militaires au Niger afin d’aider les autorités locales à renforcer le contrôle du territoire par lequel transitent des nombreux migrants en direction de l’Europe.

Mais le gouvernement nigérien nie avoir été consulté à ce sujet. Si l’on en croit des sources officielles, la nouvelle de l’envoi de 470 soldats italiens au Niger, le gouvernement nigérien l’a apprise par une dépêche de l’AFP. « Nous n’avons pas été consultés ni informés. Nous étions surpris », confie une source gouvernementale au Niger à RFI.

Une autre source gouvernementale assure que le pays n’est pas d’accord pour accueillir cette force : « Nous avons indiqué aux Italiens par le biais de notre ministre des Affaires étrangères que nous ne sommes pas d’accord. »

Selon plusieurs experts, l’Italie cherche aujourd’hui à se positionner en Afrique. Ces différentes initiatives expriment cette récente volonté de s’installer dans le Sahel et le Sahara sur le long terme.

Au début de l’année, lors de sa tournée africaine, le ministre des Affaires étrangères italien avait déclaré que les pays au sud du Sahara constituent en 2018 une priorité pour l’Italie.

Après l’ouverture de son ambassade à Niamey, l’Italie a ouvert son ambassade en Guinée et se prépare à le faire au Burkina Faso.

L’Italie, confrontée au phénomène de la migration clandestine, fait tout son possible, pour diminuer les flux migratoires vers ses côtes. Avant d’arriver en Italie, les migrants traversent les pays de la bande sahélo-saharienne.

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