Dialogue gouvernement -syndicat: Les responsables syndicaux toujours dubitatifs sur la réussite des échanges

Comme annoncée, la rencontre gouvernement – centrales syndicales a eu lieu dans la matinée de ce Mardi 30 Janvier 2018 à Cotonou. C’est par un discours introductif que le ministre du plan et du développement, Abdoulaye Bio Tchané, assisté pour la circonstance de certains membres du gouvernement, a ouvert la séance.

A l’entame de la séance ainsi ouverte, les responsables syndicaux ont pris la parole, à tour de rôle, pour remercier le gouvernement Talon qui a finalement décidé de renouer avec le dialogue social en dépit du climat tendu et du contexte difficile qui prévaut actuellement dans le pays.

Mais à l’analyse du discours d’ouverture prononcé par le ministre Abdoulaye Bio Tchané, les secrétaires généraux de ces centrales et confédérations syndicales ont estimé que le gouvernement n’est pas prêt pour une sortie de crise parce que donnant l’impression de ne pas céder, pour l’heure, aux différentes revendications des travailleurs.

Pour le secrétaire général de la Confédération des syndicats des travailleurs du Bénin (CSTB), Kassa Mampo, le gouvernement tente à nouveau de jouer à sa ruse habituelle pour, une fois encore, berner les travailleurs.

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« A en croire votre discours d’ouverture, c’est que le gouvernement a foi au dialogue social. Si c’est le cas, ça ne s’explique pas que des actes sont posés sur le terrain. On devait voir des actes d’apaisement, on devait laisser les libertés s’exprimer avec la ferme conviction que dans les échanges, nous allons progresser mais, on n’a le sentiment que le gouvernement ne croit plus au dialogue social et qu’il insiste pour réprimer.

C’est vrai que la ruse et la rage ont été proclamées; mais il est bon de rappeler que l’usage abusif de ces concepts dans la vie publique est diabolique. Et tout ce qui est diabolique conduit à la compromission et la compromission ne fait que sortir le peuple de son silence et de sa passivité pour lui révéler sa réalité d’esclave et quand ça lui révèle sa réalité d’esclave, hé ben, c’est la révolution qui s’en suit. Je crois que nous devons prendre acte aujourd’hui qu’au delà de tout ce qui est dit de bonne ou de mauvaise foi, nous ne voulons pas faire de procès d’intention; tout ce qui se fait dire dans les médias et nous espérons que c’est de bonne foi car le gouvernement est dans son rôle, il doit soigner l’image du pays. Mais nous sommes convaincu d’une chose, les choses finiront pas se révéler; vous savez, l’ordre du jour tel que proposé  nous embête; Il nous embête parce que, on a le sentiment qu’il y a un refus d’appliquer le statut particulier. Nous avons discuter de ces statuts particuliers pendant plusieurs sessions.

Les conseils sectoriels ont travaillé; ils sont allés même dans des projets d’arrêté d’application pour au moins pour une bonne partie et en principe on devait s’attendre que le gouvernement dans un premier point nous dise que c’est le point d’application des statuts particuliers; et que nous puissions envisager et voir ensemble  quels sont les éléments qui sont difficiles d’application. Je ne suis pas sûr que nous ayons droit à ce bilan ici. c’est pareil pour la plate forme; c’est plus l’heure d’échanger sur la plateforme des agents de santé. c’est fini, nous en avons débattu; il a été même demandé que l’évaluation soit faite au niveau financière au niveau du ministère des finances et en principe on devait déjà droit à un point pour voir qu’est ce qui croche, qu’est qui ne croche pas.

Mais tel que proposé si en pleine crise nous venons encore échanger, on n’aurait pas avancé; on aurait pas capitalisé les échange. Et souvenez-vous; c’est pour toutes ces raisons que le 15 Décembre passé, que les confédérations ont décidé de surseoir leur participation à toutes les instances de dialogue parce que ces dialogues ne produisaient rien…Donc en résumé, l’ordre du jour tel proposé ne reflète pas la situation de crise dans laquelle nous sommes et vous savez lorsque ça perdure, il y a des sujets qui s’invitent  au débat. et aujourd’hui, beaucoup de sujets se greffent au débat. Voilà nous avons un gouvernement qui a hérité d’un Etat, d’une situation où tout est au rouge au point où le chef de l’Etat a été obligé de demander à tout le monde de serrer la ceinture.

Mais nous constatons que le smig est à une quarantaine de mille pour les travailleurs et au moment où les nouveaux patrons sont gracieusement payés selon les informations qui circulent… »

Kassa Mampo

Secrétaire général de la CSTB

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