Iran : la colère gronde toujours, Khamenei accuse les « ennemis de l’Iran » de fomenter des troubles

La situation est toujours aussi incertaine en Iran alors que ce mardi Donald Trump et Téhéran ont échangé de nouvelles amabilités. Depuis le début du mouvement de contestation antigouvernemental, 21 personnes -dont 16 manifestants- ont été tuées et 450 personnes ont été arrêtées à Téhéran. Ces manifestations ont éclaté jeudi 28 décembre à Machhad, deuxième ville d’Iran, avant de se propager à travers le pays. Mais en dépit des slogans anti-régime lancés par les manifestants, les experts estiment que le mouvement de contestation actuel est né du même sentiment de colère qui a agité d’autres pays frappés par l’austérité. « Les Iraniens sont frustrés de ne pas avoir d’emploi et la déception envers Hassan Rohani (le président modéré iranien réélu en mai 2017, Ndlr) est devenue de plus en plus forte ces derniers mois », observe Thierry Coville, chercheur à l’IRIS et spécialiste de l’Iran.

Le guide suprême de la Révolution iranienne, l’ayatollah Ali Khamenei, a accusé Mardi 02 les ennemis de l’Iran d’alimenter les troubles dans la République islamique et de s’être unis pour porter atteinte au régime, secoué depuis jeudi par une vague de contestation sans précédent depuis 2009.

« Ces derniers jours, les ennemis de l’Iran ont employé divers moyens, argent, armes, politique, appareil de renseignement, pour créer des troubles dans la République islamique », a déclaré le plus haut dirigeant du pays, cité par les médias officiels. Ils n’attendent qu’« une occasion pour s’infiltrer et porter des coups au peuple iranien », a-t-il dit, sans donner de précisions sur ces « ennemis ». « Ce qui peut empêcher l’ennemi d’agir, c’est l’esprit de courage, de sacrifice et la foi du peuple, dont vous êtes les témoins » , a-t-il ajouté en s’adressant à des familles de soldats tués à la guerre.

Il a ajouté qu’il s’adresserait à la nation iranienne « en temps voulu ».

Il était resté bien silencieux depuis le début du mouvement de contestation dans son pays.

Washington dénonce un « régime brutal »

Les autorités accusent les groupes d’opposition « contre-révolutionnaires » basés à l’étranger, les États-Unis mais aussi l’Arabie saoudite, de chercher à exploiter le mécontentement de la population pour créer des troubles dans le pays.

https://twitter.com/realDonaldTrump/status/948164289591902208

Le président américain Donald Trump a par ailleurs dénoncé mardi le régime « brutal et corrompu » au pouvoir en Iran, au sixième jour d’un mouvement de contestation marqué par des violences. « Les Iraniens agissent enfin contre le régime iranien brutal et corrompu » , a lancé le président américain dans un tweet matinal. « Le peuple a peu de nourriture, une forte inflation et pas de droits de l’homme », a ajouté le locataire de la Maison-Blanche, qui multiplie les attaques contre Téhéran depuis le début des troubles. « Au lieu de perdre son temps en envoyant des tweets inutiles et insultants, [Donald Trump] ferait mieux de s’occuper des problèmes intérieurs de son pays, notamment […] ses millions de sans-abri et d’affamés », a réagi dans la foulée un porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, cité par les médias.

 

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