Israël : près de 40.000 migrants africains bientôt expulsés

Israël a lancé, mercredi 3 janvier, un programme destiné à près de 40.000 migrants africains en situation irrégulière. Ceux-ci devront choisir entre leur expulsion ou leur incarcération. Ils ont jusqu’à la fin mars pour quitter Israël, faute de quoi ils seront emprisonnés pour une durée indéterminée.

S’exprimant au début d’une réunion de son cabinet, le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’est félicité de la mise en place de ce projet destiné à « faire partir les migrants entrés illégalement ». Ceux-ci ont jusqu’à la fin mars pour quitter Israël, faute de quoi ils seront emprisonnés pour une durée indéterminée. Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, 38.000 personnes sont concernées, en majorité des Érythréens et des Soudanais. Les migrants qui accepteront de partir se verront remettre un billet d’avion et près de 3.000 euros.

Le régime érythréen a été accusé par l’Onu de crimes contre l’humanité « généralisés et systématiques ». Quant au Soudan, son président Omar el-Béchir fait l’objet de mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale pour crimes de guerre, contre l’humanité et génocide. Israël ne pouvant les renvoyer dans leurs pays d’origine, le pays a signé des accords avec des pays tiers, en l’occurrence le Rwanda et l’Ouganda, qui doivent accueillir les migrants « volontaires ».

Ces réfugiés sont pour la plupart entrés illégalement en Israël via le Sinaï égyptien à compter de 2007. Ce flux a été stoppé avec la fin de la construction par l’Etat hébreu d’une clôture électronique le long de la frontière avec l’Egypte. Selon des chiffres officiels, 4012 migrants en situation irrégulière ont déjà quitté Israël en 2017, dont 3332 sont originaires d’Afrique subsaharienne.

Dans le sud du pays, Israël a ouvert des centres de rétention, où près de 1500 migrants sont soumis à un régime de semi-liberté. Mais ces établissements s’apprêtent à fermer leurs portes, et les réfugiés refusant de partir seront alors envoyés en prison. Après la date du 1er mars, il sera encore possible pour ces personnes de quitter volontairement Israël, mais une somme inférieure aux 3000 euros initiaux leur sera remise. « Ceux qui refuseront seront emprisonnés », a prévenu le ministère de l’Intérieur.

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