Lutte antijihadiste : Le G5 Sahel lance une deuxième opération

Les pays du G5 Sahel, pressés par leur partenaire français d’accélérer la mise en œuvre de leur force militaire conjointe, ont lancé une deuxième opération antijihadiste lundi 15 janvier, ont-ils annoncé à l’issue d’une réunion à Paris.

« Nous avançons (…) la force conjointe monte en puissance (…) la première opération a eu lieu, la deuxième commence aujourd’hui » (lundi), a déclaré le ministre malien de la Défense, Tiéna Coulibaly, lors d’une conférence de presse en présence de ses homologues des pays du G5 Sahel (Mali, Tchad, Burkina Faso, Niger, Mauritanie) et de la ministre française des Armées, Florence Parly.

Les participants à la réunion ont toutefois refusé de donner le moindre détail sur cette opération, les pays impliqués ou le nombre d’hommes mobilisés, pour des « raisons de sécurité ». Ils n’ont notamment pas voulu dire si un contigent tchadien y prenait part.

« Les organisations jihadistes sont extrêmement mobiles, cependant nous avons observé une zone particulièrement critique, la zone des +trois frontières+ (aux confins du Mali, du Niger et du Burkina Faso, NDLR), c’est pourquoi la force du G5 Sahel a décidé d’y concentrer ses efforts », a cependant précisé la ministre française.

Une première moins convaincante

La première opération de la nouvelle force conjointe, « Hawbi », s’était déroulée en novembre dernier dans cette zone des « trois frontières confrontée depuis des mois à une sérieuse dégradation sécuritaire. Elle avait mobilisé quelque 700 hommes, fortement appuyés par les soldats français de l’opération Barkhane déployés dans la bande sahélo-saharienne, mais avait révélé de profondes faiblesses dans le dispositif.

La réunion de lundi a également permis aux partenaires de s’accorder sur « une feuille de route commune destinée à accélerer l’opérationnalisation de la force » multinationale et sur un « renforcement en effectifs avant le printemps », alors que le G5 Sahel ambitionne d’atteindre 5.000 hommes d’ici à la mi-2018, a dit Mme Parly.

Ces annonces font écho à l’impatience du président français Emmanuel Macron, très engagé dans ce dossier et qui, en décembre dernier, avait fixé pour objectif à la force conjointe « des victoires au premier semestre 2018 ».

Cinq ans après le début des opérations antijihadistes françaises dans la bande sahélo-saharienne, « l’objectif de Barkhane (4.000 hommes, NDLR) est de trouver des relais » pour diminuer à terme son empreinte au sol, avait souligné la ministre française des Armées dans un entretien au quotidien Libération publié lundi. « Les Africains le disent eux-mêmes : ce problème de sécurité est d’abord le leur ».

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