Mali : la loi d’entente nationale du président malien Ibrahim Boubacar Keita

Le Mali va se doter d’une loi « d’entente nationale », prévoyant de ne pas poursuivre « tous ceux impliqués dans une rébellion armée » n’ayant « pas de sang sur les mains », a annoncé le président malien Ibrahim Boubacar Keita.

Dans un message de fin d’année, le président Keïta a dit s’inspirer de la « charte pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale » qui lui a été remise le 20 juin, deux ans après la signature d’un accord de paix entre le pouvoir de Bamako et les rebelles du nord du pays.

Pour « conforter la réconciliation nationale », ce document « propose des mesures spéciales de cessation de poursuite ou d’amnistie en faveur de certains acteurs de la rébellion armée de 2012« , a rappelé le président.

Son message, dans la nuit de dimanche à lundi, est intervenu peu après la désignation d’un nouveau gouvernement et le retour au Mali de son prédécesseur Amadou Amani Touré (2002-2012) après cinq ans d’absence. L’ex-président est reparti le 30 décembre au Sénégal.

Le « projet de loi sur l’entente nationale » qui va être lancé prévoira « l’exonération de poursuites de tous ceux impliqués dans une rébellion armée, mais qui n’ont pas de sang sur les mains », a ajouté IBK.

Il prévoira également « des mesures d’apaisement après l’accélération des procédures en cours et les réparations accordées aux victimes reconnues« , ainsi qu’un « programme de réinsertion pour tous ceux qui déposeront les armes et s’engageront publiquement à renoncer à la violence », a affirmé le chef de l’État.

Mais, a-t-il assuré, il « ne constitue ni une prime à l’impunité, ni un aveu de faiblesse. Encore moins un déni du droit des victimes ». « Il offre une possibilité de réinsertion à ceux qui se sont laissés entraîner dans la contestation armée, mais qui n’ont pas commis l’inacceptable et qui manifestent un repentir sincère », a-t-il expliqué.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, à la faveur de la déroute de l’armée face à la rébellion à dominante touareg, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée.

Les jihadistes ont été en grande partie chassés de cette région à la suite du lancement en 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire internationale, qui se poursuit actuellement.

Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU, régulièrement frappées par des attaques, malgré l’accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes, dont l’application accumule les retards.

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