Opinion : Adrien Houngbédji ou le sacrifice de l’échec !

Depuis le discours de Me. Adrien Houngbédji au palais de la Marina, lors de la présentation des vœux des institutions de la République au chef de l’État, discours stigmatisant l’état du Bénin hérité par le Président Talon en avril 2016, il a eu droit à une avalanche de diatribes qui ne sont qu’une tentative de dissiper les tares et les régressions évidentes subies par le peuple au dernier quinquennat du Président Boni Yayi. Les désœuvrés en quête de pitance ont très tôt repris du service. Ils doivent refaire l’image de leur « papa bonheur » mis à mal publiquement par un de ses derniers alliés qui l’a quitté dès le lendemain du second tour de la présidentielle pour rejoindre Patrice Talon, le candidat élu.

La gestion de Yayi s’invite à nouveau dans le débat. Il faut donc arranger son bilan pour montrer combien il a travaillé pour le pays. Tous les signaux dans la presse et ailleurs sont au vert. Le bilan de Yayi est positif… Ces désœuvrés qui ont créé leur propre situation peuvent désormais escroquer l’ancien président de la République. Mais en réalité, à suivre Adrien Houngbédji et Boni Yayi, il ne s’agit nullement d’un bilan.

La présidentielle de 2016 règle publiquement ses comptes !

Boni Yayi et les siens n’ont jamais digéré l’échec de Lionel Zinsou. Dans leurs différents schémas, ils n’ont jamais envisagé le pire d’une élection. Ils se sont substitués à Dieu pour établir leurs chiffres pour la victoire finale. Pour Yayi et sa coalition FCBE– PRD-RB, les jeux sont déjà faits. L’élection est pliée, car pour eux, en politique 1+1+1= 3. Seuls les éclairés étaient prudents et effrayaient le chemin pour la manifestation de la volonté de Dieu. Et ils ont raison ! Houngbédji, dans son schéma de vouloir quitter avec raison l’Opposition afin de mettre les siens au pouvoir, est aussi tombé dans ce piège…

Pendant la lune de miel éphémère où les contradictions se sont côtoyées, Houngbédji et son PRD étaient fréquentables. Mais subitement après le revers retentissant de leur imagination, il faut tout de suite trouver le responsable de l’échec de la coalition.

Houngbédji, le bouc émissaire….

Il n’est de secret pour personne que notre ancien Président n’a jamais digéré l’échec de son poulain Zinsou. Pensant prolonger son pouvoir à travers le règne de ce dernier, Boni Yayi qui a toujours gagné presque toutes les joutes électorales, a connu la première et dernière illusion de sa vie politique avant son départ du pouvoir. Tellement, il était convaincu de sa victoire. Aujourd’hui, pour se consoler, il lui faut porter la responsabilité sur un de ses alliés. Houngbédji devient ainsi l’objet des invectives.Il met le président de l’Assemblée nationale au banc des accusés. Il lui fallait se dédouaner de cette déculottée politique.

Mais Yayi a juste oublié que c’est sa gestion qui a été à la base de l’échec..Sa gouvernance a été décriée par la masse populaire qui n’a pas hésité à l’exprimer dans les urnes par un vote sanction. Les critiques qu’il exprime à l’encontre de Houngbédji ne sont rien d’autre qu’une fuite de ses responsabilités. Clamer aujourd’hui, que son malheur de la présidentielle de 2016, vient du président du PRD, comme il le dit à qui veut l’entendre, mérite bien entendu une réponse de la part de celui qui est, à tort, stigmatisé. Qui peut dire aujourd’hui que Houngbédji n’avait pas assumé son choix ?

L’enjeu politique…

Le soutien franc et loyal du président du PRD et de son parti à Patrice Talon, au lendemain de l’échec collectif « des érudits » de la politique béninoise, ne doit même souffrir d’aucune incompréhension. Tous, nous savons et ceci dans un élan patriotique en son temps, que le soutien de Talon a bouleversé les caricatures dessinées pour la continuité de Yayi et ceci, depuis l’Assemblée Nationale. Si aujourd’hui, Houngbédji lui retourne l’ascenseur, ce n’est que la manifestation de la gratitude. Les injures et autres intoxications contre la 2ème personnalité de l’Etat n’ont pas leur raison d’être.

Loin d’être un discours dithyrambique, c’est tout simplement une réponse à la hauteur des accusations tous azimuts de Yayi. Et connaissant Houngbédji, il ne pouvait en être autrement. Nous avons souvenance de cette université de vacances du PRD qui consacra le fameux qualificatif  » gouvernement ventilateur  » pour apprécier les errements de la gouvernance d’alors sous Boni Yayi…

L’homme a toujours usé des mots simples mais pleins de sens pour épater le peuple et faire très mal à l’adversaire. Si après sa peinture de l’état de la Nation à sa manière sous Yayi et en réponse à ce dernier de certaines accusations d’échec de leur poulain dans un marché de dupe, il devrait essuyer des calomnies portant atteinte à son honnêteté, je crois que ses adversaires ont échoué. Nous pouvons lui reprocher son inconstance politique qui n’est rien d’autre que la quête de satisfaction de ses militants et soutiens étant donné que c’est le seul but d’une formation politique, mais jamais son intégrité…

Pour ma part, j’exhorte les adversaires du régime Talon au calme et à la rétrospection. Nous les avons vus à l’épreuve dans ce pays.

Qu’ils la bouclent !

Ils jugeront la gouvernance de Talon à la fin de son mandat. Les réformes audacieuses qu’il a engagées sont pour le bien de tous. En leur temps, le gain facile et la boulimie effrénée du pouvoir, doublés d’un complexe de supériorité leur avaient voilé la face. Ils savent tous que ces réformes sont vitales pour le pays, mais comme elles n’ont pas été initiées par eux, tout doit être mauvais. La méchanceté fait toujours irruption dans nos mœurs. Le pain du peuple, n’est en réalité pas leur souci.

Leur combat, c’est leurs poches et rien d’autre ! Le reste ne relève que de l’hypocrisie. Mais ils doivent comprendre que ce n’est pas toutes les batailles qu’on gagne. A côté de la victoire il y a aussi l’échec qu’il faut aussi intégrer dans les calculs. Leur combat contre les réformes est perdu. Les mouvements d’humeurs ci et là vont perdre de leur ardeur et de leur esprit, puisque le peuple découvrira peu à peu qui ils sont.

À défaut d’en découdre avec Talon, il faut s’attaquer à son nouvel allié Houngbédji. Nous connaissons la méthode et le principe. En leur temps, quelles limites n’ont- ils pas pulverisées au nom du pouvoir et du gain facile ? Subitement, ils s’érigent en Saints et en donneurs de leçons.

Quelle aberration !

Ce disque est rayé. Le peuple a tout compris. La jeunesse aujourd’hui doit savoir, que son salut et celui de ses rejetons résident dans l’approche actuelle des réformes. Autrement, nous dirions adieu à l’espoir que nous nourrissons pour nos enfants et ces derniers nous le rappelleraient. Mais il serait trop tard pour nous….

Travaillons à la beauté des choses !

DSK

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