Parlementaire: l’He Issa Salifou reconstitue le groupe parlementaire »la voix du peuple »(déclaration)

L’honorable Issa Salifou dit Saley reconstitue son groupe parlement dénommé « la voix du peuple » avec la signature de l »He Atao Hinnouho devenu introuvable depuis qu’il est accusé de vente illicite de faux médicaments.

La déclaration de présentation du groupe parlementaire  a été faite ce vendredi 12 Janvier 2017 par le député Nouréunou Atchadé, Lire ci-dessous l’entièreté de sa déclaration.

Déclaration de la reconstitution du groupe parlementaire « la voix du peuple »:

Monsieur le président de l’Assemblée nationale,
Honorables députés, chers collègues,
Du haut de cette tribune, je voudrais avoir une pensée envers tous les citoyens de notre pays qui ont lutté, bravé la mort, et pour d’autres, consenti au sacrifice suprême, pour favoriser l’avènement de l’Etat de droit.
Ce furent le sang des uns, la sueur des autres, les larmes de certains qui ont forgé cette démocratie dont nous sommes les héritiers et même des pionniers pour d’autres.
Nous avons le devoir de nous souvenir de cette histoire et de sauvegarder dignement cet acquis, car un peuple sans histoire, est un monde sans âme.
Au nom de cette histoire, je voudrais avoir une pensée positive à l’endroit de notre collègue, l’Honorable Atao HINNOUHO, que les manœuvres de la ruse viennent de constituer en exilé politique.
Combien ne sont-ils à ce jour, les victimes du pouvoir, de ce pouvoir déchaîné, qui fait feu de tout bois, pour traquer les résistants à une gouvernance tyrannique, face à laquelle et au pied de laquelle certaines personnes pour des intérêts inavoués ont décidé de s’aplatir, parfois au mépris de leurs ressentiments personnels, de leurs convictions inhibées, de leurs valeurs muselées, de leurs consciences embastillées.
En nous reconstituant ce jour 12 Janvier 2018, notre groupe parlementaire « LA VOIX DU PEUPLE » entend faire savoir son refus catégorique de trahir le peuple, son refus d’assister muet et de se résigner à l’instauration de la terreur comme mode de gouvernance.
Nous sommes de la minorité parlementaire mais nous ne sommes pas complexés, pas le moins du monde, par ce vocable ; être d’une minorité, cela est une réalité arithmétique mouvante qui ne saurait remplacer la morale qui fonde des Nations solides.
Car comme le disait Mahatma Gandhi «Même réduite à un seul homme, une minorité peut soulever une révolution morale ».
Nous sommes une minorité et les grandes batailles de l’histoire ont souvent opposé les plus faibles aux plus forts ; les minorités brimées à des pouvoirs puissants et surarmés ; des hommes de convictions à ceux qui font de la seule conservation de leurs vies et de leurs intérêts, un défi plus important que le service de la nation.
Nous entendons incarner cette révolution des mœurs qui place le peuple souverain et ses intérêts au cœur de l’action publique.

Monsieur le Président,
Honorables Députés, chers collègues
Nous sommes la voix du peuple, et du sein de ce peuple où nous vivons, les cris qui remontent, sont de détresse et de regret. C’est le cri de la bonne dame, endettée auprès des institutions de micro-finance, pour le petit commerce afin de subvenir aux charges de sa famille.
Cette dame dont le commerce a été rasé par le pouvoir sans ménagement aucun, sans accompagnement. Ce pouvoir y a déversé des graviers, puis mis des fleurs en terre comme si un jardin au bord des rails, avait plus de valeur que cette dame qui a faim, et ne trouve plus à manger, qui ne peut plus payer la scolarité à ses enfants ; qui est malade et ne peut faire face à l’ordonnance médicale.
Le pouvoir que nous refusons de soutenir, c’est celui qui dit avoir dépensé près de deux mille milliards en 2017, dans ce pays, pendant qu’un lycéen de Banikoara, fils de paysan, est mort des suites d’une incapacité de son lycée à prendre en charge ses soins de santé après une morsure de serpent.
Le pouvoir que nous refusons de soutenir, c’est celui des audits ciblés, des redressements fiscaux sélectifs, des exonérations tendancieuses au profit du clan qui dirige.
Cela ne trouble pas la conscience du pouvoir ; mais le peuple, au nom duquel nous sommes ici, c’est aussi tout ça.
C’est pourquoi, nous avons refusé de voter les yeux fermés la loi de finance 2018.
C’est aussi pour cela que nous avons fait bloc, pour dire non au retrait punitif du droit de grève aux magistrats, agents de santé, et paramilitaires.
Car au fond, ce que garantit le droit de grève, ce n’est pas d’abord la grève ; c’est le devoir pour le pouvoir exécutif de regarder et de traiter les serviteurs de l’Etat de toutes catégories, avec considération et bienveillance ; c’est l’exigence d’écouter leur cri de détresse. En définitive, ce que garantit le droit de grève, c’est l’Etat de droit.
Monsieur le président, Honorables députés, chers collègues, telle est la substance du message qu’il nous plaît de délivrer en ce début d’année, du haut de cette tribune, au nom des Béninois qui viennent de passer le Nouvel An dans une rare morosité.

Vive la minorité parlementaire !
Vive le peuple souverain !
Vive la démocratie !
Vive le Bénin !

PORTO-NOVO LE 12 JANVIER 2018.

Les signataires :
Adjovi Justin
Allagbé Jean-Marie
Amadou Issifou
Atao Mohamed Hinnouho
Atchadé Nouréinou
Bagoudou René
Mitokpè Guy
Issa Saley

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