Une pure vassalisation de la fonction préfectorale au Bénin : et si c’était un paysan ?
L’Analyse d’impact de la Réglementation (AIR) est un outil de mesure de l’efficience des textes. Il est en vigueur depuis 2008 dans les pays de l’OCDE. Il est prescrit désormais et systématiquement dans toutes les évaluations en articulation avec la théorie du changement.
Je suis un praticien de cet outil. Refusant l’endoctrinement, je l’ai retouché pour y intégrer des éléments de ma pratique professionnelle.
De l’ignorance, je n’ai nul désir. Ne me parle pas de posture administrative, sors ta boîte à outils prouvant que tu es un vrai chef et non un parvenu dans les bottes du roi.
J’ai pitié pour ces personnes visiblement incompétentes à qui on fait porter des charges qui renforcent leur mégalomanie. Comment un dépositaire de l’autorité de l’Etat qui, a vue d’œil, n’incarne aucune sagesse peut-il gouverner un territoire et coordonner les institutions qui s’y trouvent.
Quand vous nommez quelqu’un qui court pour aller baptiser une avenue en votre nom parce que sachant qu’il bénéficie d’un acte gratifiant et non d’un acte méritant, vous ne rendez aucun service à la nation avec ce type d’hommes à l’allure d’un griot de basse classe.
La façon de parler, de s’habiller, de marcher, de regarder, d’écouter, d’interpeller d’une autorité territoriale compte pour son leadership. Ici, on nomme pourvu qu’on soit capable de promouvoir le militarisme. Néophyte, attention les gaffes et les casses.
La rupture ferait mieux de revoir, sur la base d’une formation en management public de territoire, la nomination de certains préfets.
Le préfet a 10% de fonction politicienne et 90% de fonction managériale. Un préfet n’est pas un ouvrier ou un courtisan permanent d’un chef de l’Etat; il est un dépositaire de l’autorité de l’Etat donc de la puissance publique respectable.
Le préfet a sous son autorité les forces de sécurité pour les opérations de maintien d’ordre avec pouvoir de réquisition mais le préfet n’est pas une autorité hiérarchique d’un commissaire de police. Le préfet n’a aucun pouvoir d’évaluation d’un homme en uniforme.
À quoi sert le directeur départemental de la sécurité quand le préfet se substitue à lui pour adresser une demande d’explication à un commissaire de police dans des termes si humiliants. Quelle est cette méthode de gouvernance qui fait la part belle aux humiliations des cadres civils et paramilitaires ?
Je nous invite à une méditation sur la loi de Lyautey : « Plus on sait qu’un chef est fort, moins il a à faire usage de sa force. »
Sachez que les chefs incompétents et complexés aiment l’intimidation, les honneurs et le paraître. Ils sont toujours rattrapés par leurs inconsistances et leur inconstance.
Moins un chef a d’autorité, plus il est incapable de cerner la complexité de ses responsabilités et plus il court le risque d’être structurellement maladroit dans ses analyses et décisions. Ces chefs par défaut émanant de circuits non professionnalisés n’ont pas de réflexe d’équité et de justice. Ces parvenus intellectuellement légers ne sont que de faux « développeurs ».
Simon Narcisse Tomety
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