Simon Narcisse Tomety: « notre parlement a perdu toute son honorabilité »

L’ancien directeur de « l’école de la nouvelle conscience »( un machin trouvé par l’ancien premier ministre du président Thomas Boni Yayi, le ministre Irénée Pascal Koupaki lors de l’élection présidentielle de Mars 2016) n’en peut plus de contenir sa déception face au mode de gouvernance actuel.

Après avoir attaqué son ex mentor et le gouvernement auquel il appartient sur leur salaire qui tranche avec la devise de notre pays (Fraternité-Justice-travail) et la souffrance du peuple, Simon Narcisse Tomety, puisque c’est de lui qu’il s’agit, vient de servir ses vérités toutes crues à la deuxième personnalité de l’Etat, le président Adrien Houngbédji.

En effet, pour l’ex directeur de l’école de la nouvelle conscience, « l‘image du parlement est fortement érodée par la corruption inter-institutionnelle » et le président Adrien Houngbédji serait le chef d’orchestre de cette gouvernance qui triche avec la mission de l’institution. Lire ci-dessous, l’analyse du professeur Tomety.

Analyse de Narcisse Tomety sur la gestion de Houngbédji

Monsieur le président du Parlement béninois, maître Adrien HOUNGBEDI,

personne ne saurait remettre en cause vos capacités managériales nécessaires à une gouvernance parlementaire de meilleure qualité. Cependant, c’est assez troublant et inédit dans l’histoire politique du Bénin qu’un citoyen saisisse une juridiction de droit commun pour non respect de la Constitution par le président du Parlement.

N’est-ce pas l’écroulement d’un symbole ? L’image du Parlement déjà fortement érodée par la corruption interinstitutionnelle, des parlementaires dormeurs sans valeur ajoutée et l’éléphant blanc que constitue le chantier du siège du Parlement déshonore cette haute institution de la République et chacun des onze millions de citoyens béninois.

Tout porte à croire que notre assemblée nationale excelle dans le quantitatif et le volumique. Je doute fort que l’efficacité de l’action parlementaire puisse se limiter au nombre de lois votées.

C’est tout de même troublant qu’après 27 ans de processus démocratique que notre Parlement sous le mandat actuel de maître HONGBEDJI soit incapable de jouer ses rôles de contre-pouvoir et de contrepoids du pouvoir exécutif. Le contrôle parlementaire de l’action gouvernementale est un souvenir lointain. Un sentiment généralisé de ras-le-bol pour la classe politique et de rejet des députés se répand dans le pays et les citoyens se demandent si le Parlement est une structure de représentation du peuple ou un second organe exécutif sous l’autorité directe du président de la république ?

Les relations fusionnelles entre pouvoir parlementaire et pouvoir exécutif ont atteint un seuil de saturation de l’intelligence humaine et le peuple ne se reconnaît plus, ni dans l’institution parlementaire, ni dans la personne du président du Parlement et des députés pris individuellement.

Surtout, n’est-ce pas étonnant que le Parlement observe un silence sur les salaires politiques dispendieux ? Notre Parlement a perdu toute son honorabilité. La démocratie représentative issue des corruptions électorales et de l’ingénierie de la fraude électorale a atteint ses limites dans le système d’édification de la nation béninoise.

Le peuple veut une mutation institutionnelle vers la démocratie participative, et il est surprenant qu’au Parlement béninois aucun organe ne s’occupe du plaidoyer politique permanent pour la consolidation de la décentralisation et du développement à la base.

Simon Narcisse TOMETY

Les commentaires sont fermés.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accepter En savoir plus