Le vodoun, notre patrimoine pourtant…

Entre honte, fierté et hypocrisie, les Béninois sont partagés. Entre répugnance, admiration et stupéfaction, ils sont partagés. Inscris dans les registres de l’assimilation, de la confusion, ils le sont s’agissant de leurs propres valeurs culturelles et cultuelles. Parce que, à tous les pays africains, la loi du plus fort s’est imposée. Et les a désorganisé. Sur tous les plans de leur être. De leur identité culturelle, cultuelle.

[bs-quote quote= »Les Missionnaires ont réussi leur œuvre de déstabilisation au point de se faire douter les africains noirs dans leur identité cultuelle. » style= »style-5″ align= »center » color= »#b5b5b5″][/bs-quote]

Ainsi en est-il aujourd’hui de l’africain noir en proie à ce conflit identitaire permanent. Devenu étrangement étranger à la culture cultuelle endogène, il en a ouvre consciemment, inconsciemment ou par ignorance, les frontières à ses bourreaux culturels et cultuels d’hier. Qui, prennent d’assaut aujourd’hui ses couvents dans l’espoir de le dépouiller de ces richesses après l’avoir complètement assimilé aux siennes.

Célébration de la fête du Vodoun : le message du président de la république, Patrice Talon

La célébration de la fête des religions endogènes le 10 janvier de chaque année ne doit pas être perçue comme une orgie cultuelle en l’honneur de l’égrégore satanique. L’ésotérisme cultuel est une réalité connue de ceux qui en sont adeptes. Aussi, savent-ils et peuvent-ils apprécier la frontière mystico-religieuse entre le bien et le mal. Sur ma base de pratiques dans l’un ou dans l’autre sens.

L’emprise des actions diaboliques couramment observées ne doit pas autoriser ces avatars de l’ignorance cultuelle et mystico-religieuse à claironner partout où bon leur semble que, les religions endogènes et en l’occurrence le vodoun est mauvais.

A tort considéré comme émanation du ‘‘veau d’or’’ érigé alors que le patriarche Moïse était en relation très forte avec l’Éternel Dieu Tout Puissant pour la réception du décalogue, le vodoun ne l’est pas. A tort considérée comme religion polythéiste, chaque société du monde a connu sa ou ses religion(s) endogène(s). Elles sont antérieures à la naissance des religions révélées qui s’en sont d’ailleurs enrichies d’une manière ou d’une autre, des valeurs choisies par leurs précurseurs.

Trêve d’hypocrisie ! De délation ! D’hérésie. Considéré que le vodoun est la religion du mal, c’est faire injure au Dieu Créateur qui n’est qu’Amour et la pureté de l’Amour à la perfection. Faire cet amalgame revient à dire que Dieu, dans son intelligence, a confié le monde noir à Satan et à ses séides se réservant Lui-même, le monde blanc. Le vodoun dispose de sa cosmogonie et ne saurait être soustraite des religions que compte le monde. A ce sujet d’ailleurs, personne ne saurait dire exactement où et quand remonte la naissance du vodoun et qui en le précurseur. Très hiérarchisé, le vodoun fait preuve d’une grande tolérance à l’égard des toutes les religions importées dont des branches ne manquent pas de s’acharner contre lui.

Qu’ils me démentent ces professionnels de l’hypocrisie spirituelle ! Que vont faire certains responsables spirituels des différentes congrégations religieuses chez des tradi-praticiens, des prêtres et prêtresses vodoun pour faire le bien, le mal, d’une protection ou à la quête d’une guérison !

Si l’africain noir se laisse aliéné et ne s’accepte pas cultuellement parlant dans sa propre base cultuelle, qu’il ne soit pas surpris que demain, le bourreau d’hier lui vende sa propre religion endogène à travers l’érection de nouveaux ordres ou d’écoles ésotériques.

Et puisque tout ce qui vient de l’Occident est bon à consommer, alors, il va se découvrir cultuellement parlant par le biais des Occidentaux.

De grâce, que cesse l’amalgame entre vodoun, sorcellerie et autres concepts. Toutes les religions de par les principes qu’elles véhiculent sont proches, voir complémentaires. Ce qui ne vaut pas pour leurs adeptes partagés entre le respect des lois naturelles et les pratiques malsaines qui jettent de l’opprobre.

Absents à la cérémonie officielle de la énième édition de cette célébration unique en Afrique, ils sont nombreux ces officiels tout comme une majorité de Béninois, à prendre les chemins. Soit à visage découvert de jour comme de nuit ou avec leur camouflage. A croire des caméléons allant en pèlerinage spirituel et se déguisant pour ne pas être reconnus.

Que c’est triste de faire dos à sa propre identité cultuelle et culturelle. Le fondement le plus sûr pour un développement certain et harmonieux. La religion est dogmatique et la gnose connaissance, érudition. Les deux peuvent faire bon ménage dans l’une ou l’autre direction. Mais il convient de ne pas oublier que l’œil invisible nous surveille !

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