Afghanistan : les Talibans, malgré les attentats et embuscades meurtriers bientôt reconnus comme parti politique

Selon l’agence Reuters, rapporté par le Figaro, le président afghan, Ashraf Ghani, a proposé de reconnaître les talibans comme un parti politique légitime, ce mercredi, dans le cadre d’un processus visant à négocier des accords de paix pour mettre fin à une guerre qui dure depuis plus de 16 ans.

Ghani, lors d’une réunion à Kaboul préparée avec le soutien d’une délégation de haut niveau de l’Otan, a proposé un cessez-le-feu et la libération de prisonniers. Il a affirmé être prêt à modifier la constitution dans le cadre d’un accord avec les talibans.

Les violences se sont intensifiées en Afghanistan depuis que le président américain, Donald Trump, a dévoilé une stratégie plus offensive, en août dernier. Les forces américaines mènent davantage de raids aériens et les taliban ripostent par des attentats à la bombe, des embuscades et autres attaques.

Le dernier gros attentat remonte au 27 janvier. Un kamikaze taliban a fait exploser une ambulance chargée d’explosifs, tuant plus de 100 personnes et faisant au moins 235 blessés.

Mouvement fondamentaliste islamiste se faisant appeler Émirat islamique d’Afghanistan, les talibans se sont répandus au Pakistan et surtout en Afghanistan depuis octobre 1994.

Les Talibans « étudiants » ou « chercheurs » sont apparus sur la scène afghane en 1996 et imposent depuis lors un intégrisme absolu à l’Afghanistan. C’est une milice armée et soutenue par le Pakistan voisin, et particulièrement par l’un des hommes forts de ce pays, le ministre de l’intérieur Nasserullah Babar. Quand en 1979, les soviétiques ont envahi l’Afghanistan, un important exode s’est effectué vers le Pakistan. Des jeunes garçons afghans se sont alors retrouvés dans des écoles coraniques pakistanaises. Leur enseignement de l’Islam se réclame de la branche de Déoban et est caractérisé par un rigourisme, un retour aux sources allié à une grande méfiance pour le modernisme. Ces étudiants en religion sont ainsi recrutés dans écoles coraniques. Et puis pour toute une génération d’Afghans, la guerre est le seul langage connu. S’y livrer n’est pas un accident de parcours, mais l’accomplissement naturel d’une enfance passée dans la proximité des armes. Le chef de fil de ce mouvement est Mollah Omar.

Le mouvement a mené une guerre contre le gouvernement de l’État islamique d’Afghanistan, notamment à partir de 1994 jusqu’à la prise de Kaboul en 1996 où les talibans instaurent le régime de l’Émirat islamique d’Afghanistan, avec à sa tête Mohammad Omar. L’organisation est placée sur la liste officielle des organisations terroristes de la Russie, du Canada, du Kazakhstan et des Émirats arabes unis.

Grâce à l’argent du trafic de drogues, les talibans seraient capables d’avoir jusqu’à 25 000 combattants (rémunérés 300 dollars par mois) à leur disposition. Ils sont passés de la taxation de l’opium à la production en masse d’héroïne, et auraient 500 laboratoires dédiés à cela en Afghanistan même – preuve supplémentaire qu’ils contrôlent suffisamment une partie du territoire afghan pour y agir à leur guise.

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