Bénin – Affaire faux médicaments : les révélations du procureur de la République

Nouvel épisode dans l’affaire de faux médicaments ce vendredi 23 février 2018. A la faveur d’un point de presse, le procureur de la République près du Tribunal de Cotonou, Ulrich Togbonon, a levé un coin de voile sur les accusations qui pèsent sur les grossistes répartiteurs mis aux arrêts en début de semaine. Occasion pour le procureur de révéler les dessous de ces arrestations.

Pour le procureur Togbonon, les grossistes répartiteurs ont violé les dispositions de l’ordonnance 75-7 du 27 janvier 1975 portant régime des médicaments au Bénin ainsi que celles de l’ordonnance 73-68 du 27 septembre 1973 portant définition des conditions d’importation de produits pharmaceutiques et objets de pansement au Dahomey.

Le procureur a également fait savoir que ces grossistes répartiteurs ont violé le décret 2450 du 11 septembre 2000 portant fixation des conditions d’exercice en clientèle privé des professions médicales et paramédicales et relative à l’ouverture des sociétés de grossistes répartiteurs en République du Bénin.

Un vaste réseau de trafic de médicaments

Selon les résultats des enquêtes préliminaires exposés par le procureur de la République, il est établi que le député de la 15ème circonscription électorale du Bénin, Mohammed Atao Hinnouho et sa compagne, Karimou Salamatou, sont en relation d’affaires avec le laboratoire New Cesamex dont le représentant est hébergé au domicile du député à Cotonou et dont les produits sont conservés dans des entrepôts appartenant au député et sa compagne.

A en croire le procureur Togbonon, l’analyse des éléments d’enquête révèle que plusieurs sociétés sans existence légale, fournisseurs de médicaments, non autorisées par le ministère de la santé et inconnues de l’agence de promotion des investissements et des exportations, telles que Atao Sarl, Soparb, St Joseph Sarl et l’agence de représentation des laboratoires pharmaceutiques font des livraisons de médicaments aux hôpitaux, centres de santé, cliniques et autres.

« Des grossistes répartiteurs GAPOB, UBIPHARM, CAME, UBEPHAR, PROMO PHARMA s’approvisionnent régulièrement en médicaments et autres réactifs médicaux auprès d’Atao et de sa compagne. Des documents (chèques, factures, fiches de statistiques, bons de commande et de livraison) ont montré que des grossistes ont reçu en moins de 24h, des commandes passées au laboratoire New Cesamex basé au Congo Kinshasa. Au même moment, au niveau des douanes béninoises, il n’y a pas de traçabilité de telles opérations de 2012 à 2017 », a indiqué le procureur de la République.

Les grossistes à l’audience des flagrants délits le 06 mars

A l’étape actuelle de l’affaire, les grossistes répartiteurs placés sous mandat de dépôt bénéficient de la présomption d’innocence. Ils comparaîtront le 06 mars 2018 à l’audience pour flagrant délit, pour s’être approvisionnés consciemment et régulièrement auprès du député Atao Hinnouho et sa compagne, qui ne sont ni pharmaciens ni grossistes, de produits pharmaceutiques conservés dans des locaux malsains qui n’ont reçu aucun avis technique des services de la Direction des pharmacies, des médicaments et des explorations diagnostiques pour servir de magasins de médicaments.

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