Bénin : la radiation du capitaine Trêkpo n’est pas définitive selon Patrice Talon

Le Chef de l’Etat béninois s’est enfin prononcé officiellement sur la radiation du capitaine Trêkpo, secrétaire général du syndicat des travailleurs des eaux et forêts, radié après son intervention sur une chaîne de télévision locale.

« Le capitaine Trêkpo du syndicat des eaux et forêts n’est pas définitivement radié pour l’instant car il y a un recours gracieux qui a été déposé pour sa réhabilitation ». Ainsi s’est exprimé le Chef de l’Etat béninois, Patrice Talon, face aux partenaires sociaux ce mardi 6 février 2018 au cours de leur rencontre entrant dans le cadre du dégel de la crise sociale.

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Pour rappel des faits, le capitaine Trêkpo a été sur la télévision Golfe TV, une chaîne locale, et s’était exprimé sur la mise en gestion déléguée des parcs animaliers de la Pendjari et du Parc W situés dans la partie septentrionale du Bénin.

Pour le Président béninois, la radiation du capitaine fait partie de la sanction administrative infligée à un fonctionnaire de son rang et qui a tenu ces genres de propos à la face du monde.

 Voici un extrait de l’intervention du Président Talon sur le dossier

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« Je voudrais qu’on évoque donc ce qui relève du droit essentiel, la liberté, la liberté d’expression, la liberté syndicale. Vous exigez, et ce débat anime bien la République. On le dit à tout temps au cours des cérémonies, des manifestations syndicales. Ça revient tout le temps d’ailleurs. Deux cas vous préoccupent.

Celui du capitaine Trêkpo des eaux et forêts qui fait l’objet d’une mesure administrative et celui-ci serait un responsable syndical. Et à ce titre, vous déniez le droit de sanctionner le capitaine Trêkpo suite à des propos qu’il a tenus non pas dans le cadre syndical, non à titre de revendications syndicales, non à titre d’actions syndicales, mais il fait une intervention publique  sur l’opportunité, sur la pertinence du choix du gouvernement dans la gestion de notre parc animalier à Pendjari.

Cela est à la la portée de tout le monde, de tout citoyen d’apprécier  ou de critiquer les décisions ou les actions du gouvernement. Mais quand un homme armé, en tenue militaire devant  les médias, à la télévision , dire aux concitoyens, à l’ensemble de ces concitoyens et au monde entier qu’il conteste le choix opéré par le gouvernement en confiant la gestion, le management de la Pendjari à une société étrangère qui a d’ailleurs l’expertise en la matière, et devant caméras, il conteste ce choix et dit publiquement qu’entant que militaire, en tant que gendarme, ils mettront hors d’état de nuire les matériels qui concourent à cette capture. Et quand il dit capture, il pense que nous avons donné le bien ou le patrimoine à des amis, des proches ou autres. Pour lui, la gestion du parc, c’est un bien national qu’on aurait confié à des relations ou autres. Il est quand même un intellectuel et il sait qu’il s’agit d’un contrat à durée déterminée. Loin, il précise que nous sommes des gens en armes et nous savons ce qu’il faut faire et quand il faut le faire. A votre place, en tant que gouvernant, allez-vous laisser cette personne en possession de ses armes ? Celui qui dit publiquement qu’il est armé et qu’il n’est pas d’accord avec un management de ce qui ne relève pas du tout de l’utilisation des armes, et il dit que nous savons ce qu’il faut faire et quand il faut le faire, en tant que gendarme, quand on est responsable et quand on apprend ces genres de propos,  on lui retire ses armes et il ne peut plus servir l’arme.

Il faut quand même être responsable. Si quelque chose arrive demain, nous serons poursuivis pour irresponsabilité. Donc il est légitime que l’administration prenne acte de ses propos et lui fasse comprendre que l’arme dont il a l’usage n’est pas destinée à cette cause. C’est aussi simple hein. Comment voulons-nous que le pays soit conduit ? Qu’est-ce que nous voulons laisser à notre progéniture ? En principe, vous auriez dû exclure ce genre de personnage de l’organisation syndicale. Pour la République, le capitaine Trêkpo mérite une sanction administrative. Mais un recours gracieux a été déposé. Le gouvernement s’y penchera pour une suite à donner à ce dossier puisque rien n’est jamais définitif ».

 

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