Bénin : les raisons d’un « probable échec » de la question écrite de l’he Guy Mitokpè

En application de l’article 110 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, l’honorable Guy Mitokpè, élu sur la liste Union fait la nation (Un) dans la 16ème circonscription électorale, a adressé une question écrite au gouvernement.

Suivant cette question écrite, le député demande au gouvernement du Président béninois, Patrice Talon, à venir s’expliquer sur le décret N°2017-570 du 13 décembre 2017 fixant les rémunérations des cadres nommés aux fonctions de directeur de cabinet, de directeur adjoint du cabinet, de secrétaire général et du secrétaire général adjoint du ministère.

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Sur ce fait, le député, comme le stipule le texte régissant le parlement béninois, est dans son plein droit et n’a fait que jouer le rôle régalien dévolu aux députés d’une nation. Mais à y voir de près, cette question d’actualité risque de subir le sort d’un bébé mort-né.

[bs-quote quote= »Depuis l’avènement du régime Talon, son gouvernement répond rarement, pour ne pas dire jamais, présent aux appels des parlementaires sur des questions orales ou sur celles écrites à eux adressées. » style= »style-7″ align= »center »][/bs-quote]

Les cas sont légions et le député Guy Mitokpè, en adressant sa question, sait pertinemment qu’il s’agit d’une initiative certes réglementaire, mais qui ne pourra pas aboutir.

L’absence répétée des membres du gouvernement Talon à l’Hémicycle pour répondre aux parlementaires qui sont d’ailleurs des représentants du peuple puisqu’élus de la nation fait dire à certains dans l’opinion publique que ce régime, dans son ensemble, a un profond dédain pour cet exercice et, par ce fait, nargue ainsi la nation béninoise représentée par ces honorables députés.

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Des questions en attente…

Sur la longue liste des questions orales ou écrites adressées au gouvernement, l’honorable Guy Mitokpè est signataire de près d’une dizaine. Et ce lot toujours intact n’a jamais reçu l’accord ou n’a jamais motivé le Président Talon à enjoindre à ses ministres de s’acquitter de cette obligation constitutionnelle.

L’article 71 de la constitution du 11 décembre 1990 dispose que « le Président de la République ou tout membre de son Gouvernement peut, dans l’exercice de ses fonctions gouvernementales, être interpellé par l’Assemblée Nationale. Le Président de la République répond à ces interpellations par lui-même ou par l’un de ses Ministres qu’il délègue spécialement devant l’Assemblée Nationale… ». Mais cette disposition constitutionnelle est toujours bafouée sous le régime Talon et l’élu de la 16ème  circonscription électorale en est bien conscient.

Au vu donc de ces constats, on est en passe de se demander si le député ne voudrait pas faire le buzz en adressant cette question écrite au gouvernement sachant qu’il ne viendra, presque jamais, s’expliquer sur la question ?

La nouvelle casquette politique arborée par l’homme depuis un temps laisse planer des doutes sur l’aboutissement heureux de sa question même s’il était dans ses prérogatives parlementaires. Et dans un tel contexte social où, presque, tous les secteurs sont paralysés, une telle question d’actualité ne serait que stratégie politique pour mieux se positionne au sein de l’opinion publique déjà malmenée par la fronde sociale.

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L’autre aspect d’un probable échec de sa question est que les députés, comme il le sait si bien, sont en vacance parlementaire et ne reprendront, sauf programmation d’une session extraordinaire, que dans la première quinzaine du mois d’avril 2018. Alors, va-t-il se mettre ensemble avec ses collègues de la minoritaire parlementaire pour demander une session extraordinaire afin que sa question soit examinée ? Grosse interrogation qui prouve que le député devrait, soit se patienter jusqu’à l’ouverture de la prochaine session ou se rendre compte de l’échec de cette question.

Pour rappel, le président de l’Assemblée nationale, pour que des dizaines de questions orales et écrites adressées au gouvernement soient vidées, avait dédié les journées de jeudi pour la cause. Mais depuis, rien n’a été fait et le gouvernement a toujours brillé par son absence à ce rendez-vous des parlementaires. 

Etant donné qu’aucune obligation n’est faite, autrement, au gouvernement de répondre et qu’aucune sanction n’est prévue à cet effet, le suppléant du ministre de la défense démissionnaire devrait encore attendre pour cette explication qu’il souhaiterait avoir sur la rémunération des salaires de ces cadres nommés sous le régime de la rupture.

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