Bénin: la lettre ouverte de Constantin Amoussou à l’He Edmond Agoua

La passe d’arme entre l’He Edmond Agoua et l’activiste politique Constantin Amoussou n’est pas encore à son terme. Après la publication de Constantin Amoussou qui indexe le député Edmond Agoua dans un scandale financier , ce dernier a réagi en mettant en garde l’activiste politique. Suite à cette mise en garde, Constantin Amoussou revient à la charge en adressant une lettre ouverte au député.

[su_heading size= »17″]A (re) lire aussi : Dossier segub: les mises en garde de l’He Edmond Agoua à Constantin Amoussou [/su_heading]

LETTRE OUVERTE AU DÉPUTÉ EDMOND AGOUA

Monsieur le Député,

Dussé-je m’adresser à vous, par imitation du servum pecus, me fussé-je plutôt imposé le devoir policé de paraître correct, et en conséquence, parler une langue incorrecte, vous faisant « Honorable » au tort exclusif de Molière_ mais que dis-je_ à quoi bon endosser au pauvre Molière qui n’en demandait pas autant, l’exclusivité d’un frisson qu’il partagerait volontiers avec La Bruyère et toute la philosophie moraliste ?
Mais c’est moi ; car j’eusse bien pu, en connaissance de cause, faire abstraction de toute littérature et des canons administratifs ; puis accessoirement, de certaine pudeur qui rechigne à appeler un chien, un chat.

Je voudrais m’en arrêter là, des préliminaires, en rappelant qu’ils avaient seul dessein, par pédagogie, d’éviter les malentendus ; et de ne laisser entrevoir en lieu et place du respect que votre titre commande, le sentiment de porter le moindre mépris à votre égard ; car après tout, il se fait que vous êtes un élu de la nation et un représentant du peuple.
Monsieur le député,

Il paraît que vous avez eu la lumineuse idée de faire rédiger et diffuser un communiqué pour mettre en garde l’ « homme sans foi, ni loi » qui se sera permis l’outrecuidance de commettre à votre égard un acte de « diffamation », en vous disant avoir été « indexé » par le rapport d’audit sur la gestion de la société d’exploitation du Guichet unique du Bénin (SeGUB).
Vous avez d’ailleurs fait conclure votre mise en garde par une menace de « poursuites judiciaires ».

Je suis impressionné par la réactivité de vos conseils et services de communication, et à cet égard, il ne me déplairait pas de leur offrir un peu de grain à moudre et de grisbi à se faire, en donnant suite au défi, qu’en soi, votre communiqué lançait.
<>, se défendent vos services de communication.

J’ignore s’il importe de relever la confusion lexicale que vos brillants communicants entretiennent au sujet du terme <>, car en présumant que nous communiquons et raisonnons dans la même langue, j’eusse pu me donner le loisir d’espérer que je n’aurais aucun besoin de donner des leçons de vocabulaire.
En revanche, on dit au village, dans la langue de ma mère, que ce n’est point par ignorance de l’endroit par où un nouveau né est sorti, que la matronne déploie son énergie à réchauffer hanches et bas-ventre à la nourrisse.

C’est ce qu’il me plaît de retenir, à la suite du conseil des ministres du 27 juillet 2016 du régime que vous soutenez désormais, au bonheur réciproque des époux_ je l’espère_ en rappelant que vous n’êtes point concerné en rien par l’affaire « Fifty-fifty » du nom très évocateur d’une société dont vous êtes le promoteur, dont vos épouses et vos enfants sont les actionnaires ; au profit de laquelle le rapport d’audit présenté par le gouvernement que vous soutenez désormais, indique que vous avez perçu indûment 850 millions ; suite auquel la directrice que vous avez nommée, Mme Cornélie OKE, a été arrêtée et détenue; et que vous avez été obligé de mettre en hypothèque un de vos immeubles dans la zone de la pharmacie Camp Guézo, pour obtenir sa mise en liberté.
La toile est faite d’oiseaux de toutes espèces. Parmi eux, il y a les maîtres chanteurs qui ont métier de monnayer leur réquisitoire contre des offres sonnantes et trébuchantes.

Cela n’est heureusement point ma religion; et il n’est rien qui provienne de moi, dont je n’aie de preuves, de sources.

Voilà, ma religion, Monsieur le député.

Quant à la vôtre, faite de foi et de loi, je voudrais faire confession qu’elle a belle enseigne ; mais ajouter juste après que l’enseigne, au fond, jamais ne supplée l’image.
C’est donc probablement la nature de votre image, si elle se fait terne; et mon tort, consenti, n’aura été que d’y mettre un coup de projecteur.

Telle est la dernière <> qu’il me plaît de verser au dossier, en bon récidiviste, afin que vos conseils aient de la matière, et que <> exhibées soient lancées, instamment, à mon encontre.
En attendant la suite, je me fais bref, par pédagogie, pour ne pas brûler la politesse au rang qui est le vôtre, et vous souhaite bonne réception ainsi que pleine inspiration à vos services de communication.
Constantin AMOUSSOU

Cotonou le 16 février 2018

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