Bénin : vers la suppression des allocations universitaires ?

Les allocations universitaires destinées à accompagner les étudiants des universités publiques dans les études sont désormais réduites à un nombre jugé insignifiant par les associations estudiantines . Cette décision émane des reformes engagées dans le secteur par le gouvernement du nouveau départ. En effet, le 10 mars dernier le gouvernement a pris un décret pour instaurer de nouvelles conditions d’accès aux allocations universitaires.

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Selon ledit décret il ne suffit plus pour un étudiant d’obtenir une moyenne de bourse ou de secours à l’obtention du Baccalauréat. Certes c’est la première barrière à franchir, mais derrière il y d’autres aspects non moins importants qui déterminent si l’étudiant bénéficiera ou non d’une allocation universitaire. Le décret précise que pour être désormais bénéficiaire d’une allocation universitaire il faut être âgé de 21 ans au plus au 31 décembre de l’année d’obtention du Baccalauréat. Cerise sur le gâteau, les allocations universitaires sont attribuées en fonction des disponibilités budgétaires et sur quotas, en fonction des priorités de l’Etat. Ces quotas sont définis à chaque rentrée académique par un arrêté du Ministre chargé de l’Enseignement supérieur.

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De l’analyse de ces différentes conditions il apparaît que l’accès aux allocations devient de plus en plus corsé pour les étudiants. L’arrêté fixant les quotas au titre de l’année académique 2017-2018 est déjà sorti et illustre mieux l’inquiétude des étudiants. Selon les chiffres que les associations estudiantines affirment avoir eu suite à la lecture de l’arrêté, le nombre de bénéficiaires prévu pour cette année parait insignifiant au vue de l’effectif dans les universités. A titre d’exemple, le quota attribué à la plus grande faculté de l’université d’Abomey-Calavi en terme d’effectif est de 145. Pour justifier la reforme, le Directeur des Bourses et Secours Universitaires (DBSU) explique la logique du gouvernement qui selon lui est de prioriser désormais les filières scientifiques et professionnelles permettant aux étudiants de s’insérer très rapidement dans le monde professionnel à la fin de leur formation . Cela se justifie d’ailleurs par le quota attribué à certaines établissements de formation comme la FSS, l’EPAC, ENS qui s’en sortent avec un nombre plus importants que les autres .

La résistance des étudiants

Les étudiants face à ces reformes qu’ils jugent suicidaires ne comptent pas croiser les bras. C’est pourquoi sous la houlette des trois associations étudiantes à savoir la Fédération Nationale des Etudiants du Bénin (FNEB), l’Union Nationale des Etudiants du Bénin (UNEB) et l’Union Nationale des Scolaires et Etudiants du Bénin (UNSEB) ils ont lancé le mardi 06 février 2018 un mouvement de grève d’avertissement de 72 heures pour exiger l’annulation du décret gouvernemental. Suite à ce mouvement de grève la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique a initié une rencontre d’échanges avec les associations estudiantines . Une rencontre qui n’a fait que empirer la situation selon les responsables étudiants.

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Les associations estudiantines ont été surprises que la rencontre initiée par la ministre n’avait pas pour objectif de satisfaire à leurs revendications, mais de les convaincre de l’opportunité et des supposés avantages d’une telle réforme. Les deux camps se sont donc séparés dos à dos et la conséquence c’est que dès ce mardi 13 février 2018 la grève de 72 heures sera relancée.

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