Benin : les flops du « méga congrès » des verts cauris

Les militants des Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE) ont tenu ce week-end leur deuxième congrès ordinaire après dix ans d’existence. Mais à côté d’une mobilisation réussie, d’un coup médiatique acceptable et d’un bureau théoriquement représentatif, il y a des flops qui n’ont pas échappé à notre loupe.

Les verts cauris ont, au cours de ce week-end, prouvé leur capacité de mobilisation. Venus de toutes les contrés du pays, ils sont des milliers, ces militants, sympathisants et admirateurs des actions politiques des Forces cauris pour un Bénin émergent, à venir assister à cette grande messe politique. Une messe soigneusement dite par Thomas Boni Yayi, leader charismatique de cette alliance désormais parti politique.

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Mais au-delà de cette image si encourageante et « parfaitement » réussie de l’événement, il y a des couacs qui, vue sous le « politiscope » (imaginatif), jettent le discrédit sur les efforts fournis.

En premier lieu, l’organisation. Il s’agit d’une organisation bâclée. Oui, bâclée pourrait étonner vu la foule et la liesse populaire retrouvées sur la terre des kobourou ce week-end.

Mais, à même deux cent mètres de ronde, les organisateurs n’ont pas pu contenir ou assurer la sécurité et surtout l’ordre. D’aucuns diront qu’il ne revient pas aux militants et au comité d’organisation de le faire étant donné que la police républicaine a été déployée pour la cause. Oui, mais la police ne pourra assurer l’ordre que suivant le dispositif mis en place par les organisateurs.

Jusqu’à midi ce samedi 10 février 2018 à Parakou, le site était presque désert. Les congressistes et autres se sont postés à l’entrée de la ville pour accueillir Thomas Boni Yayi. La preuve que la présence de ces gens, loin de partager véritablement la conviction politique du tout nouveau parti FCBE, a été pour constater la présence de leur ancien Président de la République.

Ce dernier a donc été la grande attraction de ce congrès. D’ailleurs, les organisateurs et autres responsables de la nouvelle formation politique l’ont publiquement reconnu. L’idéal aurait été de contenir cette foule sur le site avec un groupuscule pour souhaiter la bienvenue à Thomas Boni suivant les traditions et us de cette région septentrionale réputée d’ailleurs pour cela.

Mais non, on avait assisté à une ambiance populisme d’antan, une ambiance chaotique dans un environnement « peu organisé et peu ordonné ». Et pour ce fait, l’organisation est un flop.

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Le second fait que nous considérons comme étant flop, c’est la longue liste des responsables devant désormais conduire les destinées de cette formation politique.

[bs-quote quote= »Quatre-vingt-dix responsables avec encore des postes à pouvoir pour un parti politique devant couvrir le Bénin, ce petit pays de 114 763 km². » style= »style-7″ align= »center »][/bs-quote]

Pourquoi une telle composition pléthorique ?

La raison, pour nous, est très simple. Il s’agit tout simplement de la guerre de leadership qui a toujours caractérisé cette alliance au temps de la gestion du pouvoir de l’homme de Tchaourou.

Pourquoi a-t-on mis dans le bureau exécutif national tout ce monde ? Tout simplement parce que personne ne veut céder sa place, parce que les intérêts sont toujours en jeu et parce que chacun veut se faire une image et surtout une nouvelle peau politique. Ces mêmes intérêts qui avaient divisé l’alliance avec le départ de certains qui ont trouvé aujourd’hui refuge sous le parasol de la rupture et du nouveau départ.

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Mais avec la résistance de certains à ce mercato politique qui a failli faire disparaître l’alliance, on avait pensé que les FCBE panseront leurs plaies pour un véritable nouveau départ de la jeune formation politique. Mais loin de là.

Tout le monde voudrait se faire représenter dans le bureau alors qu’ils savent bien qu’ils ne seront, pour la majorité d’ailleurs, que des « figurines ».

La composition de ce bureau est un flop total. Aussi, remarque-t-on des fautes et des erreurs d’écriture des noms de ces responsables sur la liste pourtant officiellement publiée. Une chose qui dénote de la précipitation, de l’impréparation en ce qui concerne la formation de ce bureau dit national.

En dehors donc des effets de caméras et les bonnes images lors de la lecture des noms ayant composé ce bureau national, il y a un groupuscule de membres, aussi des responsables, qui s’insurgent contre certains noms qui y figurent. C’est dire qu’il n’y avait pas eu d’accord dans la composition. Les intérêts étant, il fallait le faire.

90 personnes pour diriger un parti, un flop qui pourrait conduire à l’échec puisque le marché de débauchage politique est toujours ouvert sous le régime Talon. L’enjeu de 2019 étant.

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L’autre fait que nous considérons comme flop, c’est l’absence d’un regard plus critique sur la gouvernance Talon. Les différents représentants des partis politiques qui se sont succédés au pupitre ont peint, à leur manière, cette gouvernance sous la rupture. Mais la formation politique pour laquelle ils ont tous fait le déplacement sur Parakou a été moins audacieuse.

Il est vrai que la critique ne devrait pas consister à peindre en noir, tout presque, les actions de l’homme au pouvoir. La critique dont il est question ici, c’est d’apprécier la gouvernance avec des propositions concrètes, réalisables et constructives pour un réel développement de la nation béninoise.

Un tel exercice fait, la formation politique pourrait trouver, à l’avenir, les mots ou le mobile pour mieux attaquer le régime sur son éventuelle sourde oreille quant à ses suggestions et recommandations. Sur ce plan également, les verts cauris n’ont pas convaincu car c’était une occasion en or, un événement devenu planétaire, pour prouver l’ouverture de leur esprit démocratique et leur engagement politique au service véritablement du citoyen béninois.

Ont-ils peur des représailles étant donné que dans le lot, beaucoup ont été aux postes de responsabilité et que le régime de la rupture, en fouillant les placards, pourrait trouver des dessous ?  Grosse interrogation.

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Pour l’instant, nous n’avons pas une idée claire et concise de la manne financière injectée dans l’organisation de ce congrès, mais on estime à des millions de francs ce coup politique.

Et si nous nous nous tenons à cela, loin de nous l’idée de tomber dans du dilatoire, le décor, loin des caméras, est un fiasco car n’étant pas à la hauteur de cette nouvelle formation qui a comme Président d’honneur le plus jeune ancien président de la République.

Les législatives de 2019 étant un baromètre, les FCBE nous démontreront le contraire, on l’espère si bien, en ayant un grand nombre de députés au sein du parlement béninois surtout avec ce bureau « bien corsé ».

Un test grandeur nature qui pourrait faire ou défaire l’honorable Valentin Djènontin, actuel secrétaire exécutif national de cette formation politique.

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