Dopage : le Comité international olympique lève la suspension de la Russie

Trois jours après que le rideau est tombé sur les Jeux d’hiver de Pyeongchang, mercredi 28 février , le Comité international olympique (CIO) a annoncé la levée de la suspension en vigueur depuis décembre du Comité olympique russe en raison du scandale de dopage institutionnalisé.

C’est le président de l’instance olympique russe, Alexandre Joukov, qui l’a annoncé. « Le Comité olympique russe est totalement réintégré dans ses droits comme membre du CIO », s’est-il félicité, trois jours après la fin des Jeux olympiques de Pyeongchang.

« Nous avons reçu aujourd’hui une lettre du CIO à propos du rétablissement de notre statut », a-t-il ajouté, précisant que cette « réintégration était liée aux tests antidopage des sportifs russes qui ont participé aux JO ». « Dans la lettre, il est écrit que (au delà des deux tests positifs révélés pendant les Jeux, ndlr) tous les tests étaient négatifs. La décision automatique de notre rétablissement est donc entrée en vigueur », a encore poursuivi Alexandre Joukov.

La Russie a été autorisée à participer en Corée du Sud sous bannière olympique, avec des athlètes considérés comme « propres » par le CIO. Un rapport de l’Agence mondiale antidopage avait mis au jour un vaste système de dopage institutionnalisé mis en place en Russie, notamment durant les JO d’hiver de Sotchi-2014.

Aux Jeux d’hiver 2018 de Pyeongchang, la délégation russe a terminé à la 13e place du tableau des médailles avec deux titres, contre 13 médailles d’or à Sotchi au moment de la clôture des JO-2014 (11 désormais).

La décision de suspendre le Comité olympique russe avait été prise le 5 décembre. Elle prévoyait la possibilité de lever la suspension au dernier jour des Jeux olympiques d’hiver afin de permettre aux sportifs russes de défiler derrière le drapeau russe. La commission exécutive du CIO avait rejeté cette possibilité après que deux athlètes olympiques de Russie (AOR) ont été convaincus de dopage pendant les Jeux de Pyeongchang.

Système de dopage d’Etat

En décembre 2016, le rapport McLaren, rédigé par des personnalités indépendantes, faisait état d’une conspiration recouvrant trente sports et remontant à 2011 au moins. Après sa publication, le CIO a choisi de créer deux commissions, l’une sur le thème de la conspiration institutionnelle, l’autre sur la manipulation des échantillons.

Une commission d’enquête dirigée par l’ancien président de la Confédération helvétique Samuel Schmid avait établi que la Russie avait bel et bien mis en place un système de dopage d’Etat culminant avec la manipulation des Jeux olympiques d’hiver de Sotchi, en 2014. Certains sportifs russes étaient alors protégés des contrôles antidopages, leurs échantillons étant soit troublés, soit échangés contre d’autres contenant une urine propre.

Ce système, organisé par les services secrets russes (FSB), avait prospéré à l’instigation du ministre des sports de l’époque, Vitali Moutko — depuis promu vice-premier ministre —, et de Grigori Rodchenkov, réfugié aux Etats-Unis dans un programme de protection des témoins.

 

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