Financement du terrorisme : La Tunisie sur la liste noire de l’Union Européenne

Après son classement dans la liste noire des paradis fiscaux, et son retrait quelques semaines plus tard, la Tunisie a été, mercredi, l’objet d’un vote au parlement européen, à l’issu duquel il est décidé de la mettre sur une liste noire des pays susceptibles d’être fortement exposés au blanchiment de capitaux et au financement du terrorisme.

Le Parlement européen a voté ce mercredi 7 février 2018, l’inscription de la Tunisie sur la liste des pays exposés au blanchiment d’argent et au financement du terrorisme. Un nouveau coup dur qui pourrait avoir des conséquences graves pour l’économie du pays, selon l’ancien ministre de l’Économie tunisien Hakim Ben Hammouda.

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« Ce vote fait suite à une réunion houleuse lundi 29 janvier en commission des affaires économiques et monétaires », note le site du Parlement européen ajoutant que la proposition d’ajouter la Tunisie à cette liste est issue de la Commission européenne.

À cet effet, la commission a émis un certain nombre d’arguments pour justifier sa demande, à savoir :

  • La Tunisie s’est engagée lors de la réunion plénière du Groupe d’action financière (GAFI) à Buenos Aires, à exécuter rapidement le plan d’action ministériel du 3 novembre 2017, et dont les mesures prises pour le mettre en œuvre ont été présentées par la Tunisie aux experts du GAFI lors d’une réunion tenue à Saint-Pétersbourg le 11 janvier 2018.
  • Elle doit faire preuve d’un engagement et d’une volonté politique importants à l’égard des institutions européennes, en vue de prendre des mesures efficaces pour appliquer les réformes nécessaires.
  • Elle est un partenaire important de l’Union européenne dans la lutte contre le terrorisme, et pour relever les défis de la migration auxquels elle est confrontée, puisqu’elle constitue un acteur important en matière de politique migratoire.

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La Tunisie est alors classée comme pays à haut risque et non-coopératif. Sur cette liste, figurent des pays comme l’Afghanistan, l’Irak, la Syrie ou le Yémen.

« En dépit des efforts acharnés de certains députés, le Parlement n’a pas réussi à obtenir la majorité absolue nécessaire de 376 voix pour rejeter l’inclusion de la Tunisie, du Sri Lanka et de Trinité-et-Tobago », peut-on lire sur le communiqué du Parlement diffusé dans les minutes qui ont suivi un vote qui « reflète la division du Parlement sur cette question avec 357 voix en faveur de la motion de rejet de la nouvelle liste, à 283 voix contre, et 26 abstentions ».

Le GAFI pointe, notamment, le manque de transparence qui touche les finances publiques tunisiennes. L’économie du pays est informelle à 50%, et près d’un quart des marchés publics sont jugés hors la loi. C’est un coup dur pour le pays, alors que Tunis veut lancer un emprunt auprès des investisseurs étrangers pour boucler son budget.

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