Le Bénin classé troisième pays producteur de Cacao de l’espace Uemoa

La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) a retrouvé des traces de cacao dans les données statiques du Bénin. Selon son « Etude monographique sur la filière cacao dans l’Uemoa » publié en juin 2014, le pays est aussi un pays producteur de cacao même s’« …il n’existe pas, à l’heure actuelle, de statistiques suffisantes sur cette culture qui y est encore à l’état embryonnaire ».

10 tonnes en 10 ans. C’est la production records de cacao retrouvée dans les plantations au Bénin. Le Bénin qui produit du cacao, c’est étrange ! Mais c’est aussi une réalité. Outre donc le coton, l’arachide, le cajou et bien d’autres produits de rente de l’agriculture nationale, le Bénin est cité comme pays producteur du cacao ces 10 dernières années selon la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao).

Des informations que la banque affirme elle-même détenir de « The Food and Agriculture Organization Corporate Statistical Database (Faostat). Selon donc cette institution spécialisée de l’Onu, « au Bénin, les données disponibles indiquent une production moyenne de 100 tonnes durant les 10 dernières années ». Avec cette production modeste, le Bénin s’affiche comme le troisième producteur de Cacao de l’espace Uemoa dernière son voisin de l’Ouest le Togo et la Côte d’Ivoire, premier producteur de cette culture dans le monde depuis 2014.

« Au sein de l’Uemoa, le cacao est produit dans trois pays, le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Togo. La Côte d’Ivoire en est le premier producteur mondial, avec une quantité qui s’est élevée en moyenne sur les dix dernières années à 1,4 million de tonnes, représentant un peu plus de 32% des parts du marché. La filière cacao en Côte d’Ivoire contribue pour environ un tiers aux recettes d’exportation du pays et environ 20% à la formation de la richesse nationale », rapporte le document de la Bceao.

Du coton vers le cacao, pourquoi le Bénin doit effectuer le premier pas

A moins qu’il ne veuille se développer. A moins qu’il n’ait l’intention de voir sa croissance progressée de deux chiffres. A moins que le magnant du coton au Bénin, Patrice Talon veuille tromper les réalités agricoles du moment… qu’il reconnaitra le coton comme la principale culture de croissance de la sous-région. « Le cacao est la culture de rente la plus importante de l’Union », affirme la Bceao.

La filière cacao en Côte d’Ivoire contribue pour environ un tiers aux recettes d’exportation du pays et environ 20% à la formation de la richesse nationale. Près d’un quart de la population, soit 6 millions d’ivoiriennes dépendent de la culture du cacao. Selon le Conseil ivoirien du Café-Cacao, cette culture représente entre 15% et 20% du Produit intérieur brut du pays et emploie près de 600.000 planteurs. C’est en somme ce que perd le Bénin à ne pas produire du cacao en masse.

En ne priorisant pas le cacao comme premier produit de rente, 3ème producteur de l’espace Uemoa avec seulement 100 tonnes en 10 ans, le Bénin présente les mêmes atouts naturels et les mêmes opportunités commerciales que la Côte d’Ivoire. Selon la Bceao, « la production mondiale du cacao n’a cessé d’augmenter depuis 1960. Elle est passée de 1,2 million de tonnes en 1961 à 1,7 million de tonnes et 5,0 millions de tonnes respectivement en 1980 et 2012 ». La Côte d’Ivoire en est le pionnier.

Cette progression est pour l’essentiel due à l’extension des superficies plantées et dans une moindre mesure, à l’accroissement des rendements qui sont, en moyenne, passés de de 352,4 kg à 503,6 kg entre 1980 et 2012, soit une hausse de 43% en 26 ans. En Côte d’Ivoire et au Togo, la filière cacao est placée respectivement sous la tutelle du Conseil du Café-Cacao (CCC) et du Comité de Gestion des Filières Café et Cacao (CGFCC), qui sont des organismes publics chargés d’encadrer le processus de production et de commercialisation. Les prix payés aux producteurs sont fixés par ces structures en fonction des cours du marché international. Ils ont enregistré une tendance baissière depuis 2009 dans le sillage des prix mondiaux, en liaison avec la crise économique et financière qui a prévalu dans les principaux pays importateurs.

Toutefois, à la faveur d’une reprise de l’activité dans les pays avancés, les cours se redressent progressivement. En Côte d’Ivoire, cette situation, conjuguée à la mise en œuvre de la nouvelle réforme de 2011, qui a réintroduit le système du prix minimum garanti, a favorisé la hausse du prix payé aux producteurs. Au cours de la campagne 2013/2014, il a été fixé à 750 FCFA/kg contre 725 FCFA/kg et 657 FCFA/kg au cours des deux dernières campagnes, soit un taux de croissance moyen de 7% contre 12% pour les cours mondiaux.

Pendant ce temps, au Bénin, le coton a vu sa production baissée suite à une crise conjoncturelle dans le secteur. Le Bénin affiche par ailleurs, un rendement annuel de 0,66 tonne à l’hectare. Sur les 10 ans, le rendement à l’hectare du coton a chuté passant ainsi d’une tonne à l’hectare à 0,66 tonnes. Pis, le prix du kilogramme du coton est resté autour de la moyenne 250 FCFA le kg. Les revenus perçus par les producteurs de cacao ivoiriens se sont établis en moyenne à 944,6 milliards de FCFA sur la période 2007-2012. Ils sont estimés à 1.087 milliards en 2013. Au Togo, l’embellie au plan international s’est également répercutée sur les prix indicatifs. Après avoir évolué à la baisse entre 2009 (1305 FCFA/kg) et 2011 (1.051 FCFA/kg), la tendance s’est inversée et les prix payés aux producteurs sont repartis à la hausse depuis 2011. Pendant ce temps, les cotonculteurs béninois restent les parents pauvres de la campagnes agricoles 2012, 2013, 2014 et 2015.

Dans son Programme d’action du gouvernement pour le quinquennat 2016-2021, le gouvernement n’a rien prévu pour valoriser ce produit qui fait la gloire des recettes et des revenues du trésor public ivoirien. « La filière cacao en Côte d’Ivoire contribue pour environ un tiers aux recettes d’exportation du pays et environ 20% à la formation de la richesse nationale », selon la banque. Le Bénin devra donc s’inspirer du modèle ivoirien depuis 1960 pour donner une nouvelle chance à sa croissance et à ses données macroéconomiques. Réviser ou actualiser le « Pag 2016-2021 » afin d’intégrer la promotion et la réorganisation de la filière cacao tout en s’inspirant du modèle ivoirien ou tout au moins togolais n’est pas un recul de sa politique agraire

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