En fait un dictateur aime donner l’impression qu’il veut réformer mais souvent, c’est de la pure ruse du casseur démolisseur qui veut rompre avec le passé hérité pour imposer un nouvel ordre souvent pauvre en analyse approfondie des enjeux, des jeux d’acteurs, de la cartographie des risques et des menaces, des vrais besoins du peuple.
La réforme publique n’est pas une affaire de projets personnels c’est une affaire de la collectivité et les corps constitués doivent activement participer au processus réformateur. Refuser la participation, imposer un cycle de production du changement qui méprise l’expertise sociale et la triangulation relèvent de l’amateurisme et de la gêne pour la coproduction de l’intelligence. Arrêtons la bêtise de la suffisance pour aller à la fertilisation croisée des intelligences.
Toute réforme conçue et adoptée selon une approche technocratique et autocratique est appelée à être balayée aussi facilement qu’un déchet domestique qui encombre.
On sait que toute réforme appelle des résistances, pour autant, aucune pédagogie de réforme publique n’autorise personne à ouvrir les chantiers de réforme comme une affaire personnelle; il faut la participation des parties prenantes. Ce n’est pas une affaire de mes proches ou de mes alliés, C’est une affaire d’intérêt général qui doit affronter des chocs d’idées, la cassure des évidences et de l’absolutisme qui fondent l’arrogance des réformateurs amateurs.
Aucune réforme n’échappe au métabolisme institutionnel : expliquer, décomposer, caractériser les risques, éliminer, nettoyer, sécuriser, reconstituer, monter, verifier la qualité, démarrer, suivre, écouter, corriger, monter en puissance, évaluer et capitaliser. Pourquoi alors on passe le temps à courir et à vouloir tout imposer au mépris de la souveraineté nationale? On veut réformer pour QUI?
Chaque réforme a son temps spécifique de maturation avant d’imprégner les consciences pour engendrer l’adhésion. Alors pourquoi veut-on emballer tout le monde dans un élan de stress inutile? Qu’est-ce qu’on cache au peuple souverain?
Toute réforme a besoin d’une démarche honnête et d’ouverture d’esprit avec des réformateurs sincères et méthodiques, professionnellement qualifiés et non ces jongleurs d’apprentis sorciers qui se prennent pour les nouveaux saints de retour des cieux.
Le réformateur qui se passionne du jeu merdique de la manipulation des parties prenantes produira des réformes par la force de la ruse mais pas pour le Peuple et l’histoire institutionnelle de son pays.
Parfois, de fausses réformes sont l’arme d’expression des dictateurs qui se mettent momentanément dans la peau de démocrates. Soyez vigilants et intransigeants face aux réformateurs dictateurs qui réforment pour leurs propres gloires.
Vous comprenez pourquoi une réforme publique échoue lamentablement?
Les commentaires sont fermés.