RDC : encore un « bain de sang » pour le 25 février ?

Vendredi 9 février, une messe rendait hommage aux victimes de la répression de la marche organisée le 21 janvier à l’appel d’un collectif proche de l’Église catholique, le comité laïc de coordination (CLC) qui a connu la participation de plusieurs diplomates, opposants et activistes.

«La marche des chrétiens ne s’arrêtera pas. Nous avons le devoir sacré de continuer le bon combat pour l’émergence d’un Congo nouveau», a déclaré dans son sermon l’abbé François Luyeye, sous les applaudissements de l’assistance dans la cathédrale Notre-Dame.

Pour tenir parole, un collectif proche de l’Eglise catholique a appelé samedi à une nouvelle marche, le 25 février, contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila en République démocratique du Congo.

Les deux précédentes marches, en décembre 2017 et janvier dernier, avaient été interdites et réprimées à balles réelles. Quinze personnes ont été tuées à ces occasions, selon les Nations unies et l’épiscopat, deux d’après les autorités.

“Ce 25 février 2018, où que nous soyons, au Congo ou à l‘étranger, sans distinction d’appartenances religieuses ou politiques, levons-nous et marchons pour dire non à la dictature”, déclare le Comité laïc de coordination (CLC) dans un communiqué parvenu à l’AFP. “Soyons prêts à affronter le pire pour arracher le meilleur”, poursuit-il.

Lors de la messe en hommage aux victimes, l’abbé François Luyeye avait déclaré, …«Les initiatives du Comité laïc de coordination sont à applaudir, et nous en attendons d’autres»

« Que les médiocres dégagent » avait lancé Mgr Monsengwo après la répression d’une première marche le 31 décembre. Le pape François a désigné cette semaine son futur successeur, Mgr Fridolin Ambongo, considéré également comme une voix critique du régime.

« En agissant ainsi, vous démontrez que vous êtes l’Église (…). N’en déplaise à ceux qui croient que la foi doit être enfermée dans la sacristie », a ajouté l’abbé François Luyeye, connu pour ses prises de positions politiques.

Le président Joseph Kabila avait critiqué l’ingérence de l’Eglise catholique dans les affaires politiques en RDC lors de sa conférence de presse du 26 janvier: « Rendons à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu ».

Le CLC interpelle « le Conseil des sécurité des Nations unies, l’Union africaine et l’Union européenne afin qu’ils aillent au-delà des condamnations de principe, parce qu’ils sont témoins non seulement du blocage du processus électoral par le président Kabila, mais aussi des atrocités et de la barbarie ».

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