RDC : douze patients poignardés dans un hôpital dans l’est du pays

Douze patients ont été poignardées sur leur lit d’hôpital par des personnes non identifiées à Goma, violence inédite dans cette ville de l’est de la République démocratique du Congo qui en a connu beaucoup, selon de sources concordantes. « Des malfrats se sont introduits dans deux structures de santé à Mbosho », un quartier de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, dans la nuit de dimanche à lundi, a déclaré à l’AFP le Dr Martial Kambumbu, ministre provincial de la Santé. « Ils ont blessés douze malades à l’arme blanche » dont « trois grièvement », a-t-il ajouté.

Les malades ont été transférés dans deux autres centres hospitaliers « plus fiables » et « leur vie est hors de danger selon le rapport médical que j’ai reçu ce matin », a indiqué mardi le Dr Kambumbu. « C’est la première fois que nous voyons des malades être poignardés dans des structures de santé » à Goma, a réagi Étienne Kambale, rapporteur de la société civile du Nord-Kivu. « C’est étonnant! Nous nous demandons si ce sont des ADF qui sont arrivés à Goma. Car c’est avec ce mode opératoire qu’ils tuaient les gens à Beni », a-t-il expliqué en référence aux Forces démocratiques alliées (ADF), groupe armé de présumés rebelles ougandais musulmans qui sèment la terreur dans le territoire de Beni, à 250 km au nord de Goma.

La rébellion de l’ADF sévit dans la région du « Grand nord », partie nord de la province du Nord-Kivu, frontalière de l’Ouganda, entre le lac Albert et le lac Edouard, fief de l’ethnie Nande.

Présents depuis 1995 en RDC, les ADF sont accusés d’être les auteurs d’une série de massacres de civils ayant fait plus de 700 morts depuis octobre 2014. Un officier de l’armée congolaise, le général Muhindo Akili Mundos, a soutenu ces massacres quand il commandait les opérations de l’armée congolaise contre les ADF entre octobre 2014 et juin 2015, selon les Nations unies qui ont placé son nom sur la liste des personnalités visées par des sanctions.

Les États-Unis ont placé l’ADF sur leur liste d’organisations terroristes dès 2001.

Dans sa traque contre les ADF, l’État congolais avait mis sur pied en janvier 2014 l’opération Sukola 1, c’est à dire « nettoyage« . Mais trois ans après, la rébellion est toujours présente.

Bob Kabamba y voit « une complicité claire avec certaines tribus locales » sans pour autant exclure l’implication des politiques.

Selon lui, il n’y a aucun doute que  « certains hommes politiques à Kinshasa » veulent utiliser l’ADF pour pouvoir « se positionner politiquement sur l’échiquier congolais. »

De leur côté, les organisations de défense des droits humains essaient de donner de la voix pour que les populations n’aient plus à subir de nouvelles atrocités.

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