RDC: enlèvement d’un prêtre catholique par des hommes armés

Un prêtre catholique a été « enlevé » samedi matin à Kinshasa par des agents de la police et emmené vers une destination inconnue, a-t-on appris de sources ecclésiales, alors que les relations sont tendues entre l’Église et le gouvernement congolais. « Le père Sébastien été enlevé juste après la messe matinale par des policiers », a déclaré à l’AFP une religieuse de la paroisse Saint Robert dans la commune périphérique de la N’Sele dans l’extrême est de Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC).

Pendant la messe, un homme non identifié « filmait le prêtre » à l’aide d’un téléphone portable et à la sortie, « un véhicule de la police est arrivé, des policiers sont descendus, ils ont commencé à frapper le curé, ils l’ont jeté dans leur jeep et sont partis avec lui », a rapporté une autre religieuse, témoin de l’événement.

Cet enlèvement intervient après l’intrusion, dans la résidence du cardinal Monsengwo, archevêque de Kinshasa, d’un homme porteur à la fois d’une carte militaire et d’une carte de la police. Cet homme avait été interpellé. La police congolaise a affirmé qu’une enquête était en cours.

Cet événement intervient à un moment où les catholiques et le régime de Joseph Kabila sont à couteaux tirés.  Les catholiques demandent au président de dire publiquement qu’il ne briguera pas un nouveau mandat, conformément à la Constitution.

Une quinzaine de personnes sont mortes en RDC dans la répression de marches interdites les 31 décembre et 21 janvier demandant entre autres au président de déclarer publiquement qu’il ne briguera pas de troisième mandat. Soutenu par l’opposition politique et l’influent épiscopat, le comité laïc de coordination demande au président Kabila de dire publiquement qu’il ne briguera pas un troisième mandat comme le prévoit la Constitution.

Le deuxième et dernier mandat de M. Kabila s’est achevé le 20 décembre 2016 mais la Constitution l’autorise à rester au pouvoir jusqu’à l’élection de son successeur. Le scrutin pour l’élection de ce dernier est prévue le 23 décembre 2018.

Ancienne colonie belge, la RDC n’a jamais connu de passation pacifique du pouvoir depuis son indépendance en 1960. Le pays a connu 33 ans de dictature sous le règne du marechal Mobutu Sese seko (1965-1997).

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