Bénin – Affaire FNM : 7 responsables des services financiers décentralisés libérés

Placés sous mandat de dépôt le 23 février 2018 à l’issue d’une audience au Tribunal de Cotonou dans l’affaire de mauvaise gestion du Fond national de micro-finance (FNM), sept (07) responsables des services financiers décentralisés ont été libérés dans la nuit du 16 mars 2018.

Cités dans un rapport d’audit du FNM et reconnus coupables par le Tribunal de première instance de Cotonou de blanchissement et détournements de fonds publics, les responsables de services financiers décentralisés avaient été placés sous mandat de dépôt au même titre que plusieurs cadre du FNM et du trésor public, qui eux, sont toujours en détention.

Il est à noter que l’ancien ministre de l’économie et des finances et ancien Directeur général du FNM, Komi Koutché, et son successeur à la tête de la structure, Jean Comlan Panti, sont toujours recherchés par la justice béninoise.

Retour sur le rapport d’audit du FNM

En août 2017, le Tribunal de Cotonou a ouvert une information judiciaire suite à la transmission à la justice du rapport de la mission d’audit organisationnel, comptable et finances du FNM au titre des exercices 2013 à 2016. Il ressort des conclusions dudit rapport que la gestion du FNM durant la période ciblée a été émaillée de nombreuses irrégularités portant préjudice à l’Etat béninois.

En effet, selon le compte rendu du Conseil des ministres du 2 août 2017, il a été noté que :

  • de graves irrégularités ont été relevées dans la gestion du FNM, ayant occasionné des pertes de ressources publiques à hauteur de 40,6 milliards francs cfa ;
  • la gestion du portefeuille de crédit a été désastreuse sur la période, avec des conditions de financement peu optimales et un montant total d’impayés évalués à près de 20 milliards de francs cfa au 31 décembre 2016 ;
  • la revue approfondie du portefeuille de crédits a permis d’identifier à la fin de l’année 2016, près de 23 milliards de francs cfa de crédits irrégulièrement accordés par le FNM ;
  • Des dépenses non pertinentes et non justifiées, portant sur un montant total de 315 millions de francs cfa.

A ces irrégularités s’ajoutent celles observées dans la gestion des marchés publics de la structure. En effet, les contrôles ont permis de relever un montant total de 202 millions francs cfa de marchés de gré à gré passés sans autorisation préalable de la Direction nationale de contrôle des marchés publics. De même, des pratiques collusoires sur des marchés publics évalués à 197 millions francs cfa ont été relevées.

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