Bénin : congrès de l’Union sociale libérale ou le procès de la gouvernance Talon ?

Le congrès constitutif du parti de l’Union sociale libérale (USL) dont l’homme d’affaires Sébastien Ajavon est le président d’honneur semble avoir pris des allures d’un procès de la gouvernance Talon par les acteurs politiques de l’opposition.

Djeffa, une localité de la commune de Sème-Podji, a abrité le 24 mars 2018, un meeting géant des militant et sympathisants du parti de l’Union sociale libérale porté sur les fronts baptismaux le 23 mars 2018. A cette occasion, plusieurs acteurs politiques opposés au régime du président Talon se sont succédé à la tribune officielle pour non seulement exprimer tout leur soutien au parti naissant, mais aussi et surtout donner leur appréciation de la gouvernance du président Talon.

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Si pour le député Léon Basile Ahossi, le régime Talon déroule un rouleau compresseur sur toutes les institutions de la République, notamment la Cour constitutionnelle et le l’Assemblée nationale, le Parti communiste du Bénin (PCB) estime pour sa part que le pays est en danger depuis à l’accession au pouvoir de Patrice Talon, qui s’obstine à remettre en cause les libertés démocratiques chèrement acquis. « Il faut du courage aujourd’hui pour être démocrate au Bénin. Il faut de l’abnégation pour le rester. Il est presque suicidaire de la revendiquer et de le professer », dira le député Léon Basile Ahossi.

Selon le PCB, à l’ère du régime Talon, l’Assemblée nationale est vassalisée avec la majorité mécanique des députés qui porte les projets de loi du gouvernement en les transformant en proposition de loi. « La Cour constitutionnelle est ostracisée et marginalisée. Le président de la République, depuis son arrivée au pouvoir, refuse de se plier aux dispositions constitutionnelles en refusant d’appliquer les décisions de la Cour… le pouvoir de la Rupture a ainsi mis la Constitution en lambeau », a martelé le représentant du PCB au congrès de l’USL et à Sébastien Ajavon d’ajouter : « le pouvoir fait la confiscation des libertés et des ressources de l’Etat ».

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Le président du Parti pour la Libération du peuple (PLP) ne dira pas le contraire. A en croire Léonce Houngbadji, les constitutionnalistes indépendants et les magistrats de l’ordre judiciaire reconnaissent qu’au Bénin, la violation des lois de la République est devenue systématique. Le Secrétaire exécutif national du parti des Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE), Valentin Djènontin, a, en ce qui le concerne, mis l’accent sur le refus délibéré du président de la République, du ministre des Finances, et du Directeur général du trésor de répondre aux instructions de la Cour constitutionnelle à propos des salaires des membres du gouvernement.

L’ancien président du Bénin (1991-1996), Nicéphore Soglo, par contre, s’est préoccupé des relations conflictuelles entre le pouvoir Talon et l’homme d’affaires Sébastien Ajavon, président du Patronat béninois. Pour l’ancien président, ces relations conflictuelles n’augurent pas d’un avenir de paix pour le Bénin car disait-il, « c’est au patronat, aidé par le gouvernement, de créer des emplois pour résorber le chômage des jeunes ». Il faut donc, selon l’ancien président, un dialogue responsable entre le président Talon et Sébastien Ajavon, sinon le Bénin cours de grand danger.

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